Ils ont entre 18 et 25 ans, et se sont retrouvés dans une impasse scolaire à un moment donné de leur vie, soit leur parcours ne leur convenait plus ou ils étaient carrément en situation de décrochage. Ces jeunes ont décidé de confier leur avenir à l'armée. Leur formation dure 10 mois.
C'est au "Détachement Air" d'Ambérieu-en-Bugey que le Centre du Service Militaire Volontaire est installé. Il a rejoint un groupe de 5 CSMV déjà ouverts en France.
Depuis 2017, une quarantaine de personnes de l'armée travaillent donc sur ce pôle ambarrois, par choix. Leurs premiers stagiaires, 45, ont été accueillis fin janvier. Ils ont d'abord suivi une "formation militaire initiale" pendant 1 mois et demi, histoire d'inculquer le respect, de développer leur combativité, d'affirmer leur motivation et de leur apprendre la cohésion de groupe.
"Toutes ces valeurs, -nos valeurs-, leur serviront dans la vie professionnelle", affirme le Lieutenant-colonel Jean Fromion, chef de centre. Le 20 mars, ces volontaires stagiaires ont reçu leur calot, symbole d'appartenance à l'Armée de l'Air. Mais leur parcours ne fait que commencer.
Grâce à la présence d'une personne détachée de l'Education nationale, ces jeunes bénéficient d'une remise à niveau scolaire. "On est sur une pédagogie de projets, c'est à dire qu'on part d'exemples concrets pour réapprendre les maths ou le français, comme l'achat d'une voiture", explique encore le Lieutenant-colonel.
Suivront ensuite le permis de conduire, pour certains, et la formation professionnelle. Le CSMV d'Ambérieu a travaillé avec le tissu économique local pour identifier les métiers en tension dans la région. 5 filières qui recrutent ont ainsi été choisies comme la métallurgie, le travail du bois, la sécurité, la conduite de gros porteurs ou la logistique. Des filières qui financent ce parcours, dans l'espoir d'avoir des candidats sérieux.
Les nouveaux stagiaires, arrivés ce printemps, peuvent aussi devenir développeurs (web-codeur), employés de libre-service ou vendeurs.
Reportage Franck Grassaud et Maryne Zammitt
On travaille avant tout sur soi
"Le plus important, c'est qu'on travaille avant tout sur soi", affirme Mouna, une stagiaire de la première vague. "J'étais une personne qui répondait beaucoup, et ça risquait de me poser problème avec un patron, donc j'ai travaillé dessus. Aujourd'hui je me sens apaisée", témoigne la jeune femme de 19 ans, originaire de Saint-Etienne. Elle dit beaucoup apprécier l'esprit d'équipe qui règne ici, et n'est jamais la dernière quand il s'agit d'aider ses collègues.
Le premier CSMV de France, basé Montigny-lès-Metz, estime que 72% des jeunes passés dans ses rangs ont trouvé un emploi après ces 10 mois.