620 passagers étaient entassés dans le train qui a percuté une voiture et fait 2 morts, ce dimanche 3 novembre, au passage à niveau de Tossiat (Ain). Ils racontent leur prise en charge.
Ils étaient 620 passagers dans ce TER reliant Belfort à Lyon qui a percuté une voiture et fait deux morts à Tossiat (Ain). Selon les témoignages, le train était "bondé", et les passagers, "les uns sur les autres", sont restés un long moment sans être informés de l'accident survenu à un passage à niveau.
Un train "bondé"
Pour Arnaud, tous les dimanches dans le train se ressemblent. "Tous les dimanches le train est bondé en arrivant à Bourg-en-Bresse. On est debout dans les couloirs et les rangées, c'est impossible de s'asseoir", raconte-t-il. Et le retour de vacances n'a pas amélioré le confort de ce voyageur. "Pour la première fois, j'ai eu beaucoup de mal à rentrer dans ce train. Les portes s'ouvrent, je veux entrer, il n'y a plus de place. Je vais à la porte d'à côté, plus de place, et encore à la porte d'à côté, j'étais collé à la porte, impossible de bouger."
Une expérience compliquée également pour Léa qui, comme Arnaud, doit se rendre à Clermont-Ferrand pour ses études. "On était très nombreux. On était les uns sur les autres et beaucoup ont fait des malaises à cause de la chaleur."
Des passagers bloqués pendant 4 heures
Pour des raisons de sécurité et pour permettre l'intervention des secours, les passagers n'ont pas été évacués du train. À l'exception des personnes victimes de malaises ou prises de panique, comme Léa qui dit avoir été "aidée, soutenue et très accompagnée par les secours. J'ai fait une crise de panique dans le train et c'est très compliqué à gérer".
Le choc et plus rien
Les passagers ont tous senti l'impact avec la voiture qui a été traînée sur une vingtaine de mètres. Mais juste après, aucune information, sauf sur les téléphones des voyageurs.
"On a rien vu, quand on est collé à la porte, on peut même pas bouger la tête. Tout ce qu'on a senti c'est comme si quelque chose passait sous le train", raconte Arnaud. Même sensation pour Camille, installée à l'avant du train, "on a juste entendu un peu ,de bruit et senti de grosses vibrations. Le train s'est immobilisé et pendant 15 minutes, on ne savait pas du tout ce qu'il y avait".
Les passagers ont appris ce qu'il se passait devant eux par l'intermédiaire de leurs téléphones. "C'est par la presse régionale qu'on a su qu'il y avait un accident", explique Arnaud. Camille l'a su grâce à d'autres voyageurs connectés. "On était dans l'attente pendant 4 heures. Je suis choquée. Les contrôleurs ne sont venus qu'après."
Selon d'autres témoignages, les contrôleurs n'ont pas pu informer correctement les passagers car le train étant bondé, ils étaient empêchés de circuler.