Promesse emblématique d'Emmanuel Macron, le "reste à charge zéro" pour les soins dentaires, auditifs et optiques va entrer en vigueur progressivement d'ici 2021, mais toutes les prothèses et les lunettes ne seront pas intégralement remboursées. D'où une certaine appréhension des lunetiers.
A partir du 1er janvier 2020, tous les opticiens devront proposer des montures à 30 euros maximum. Chaque magasin devra disposer de 17 modèles pour adultes et 10 pour enfants, chacun en deux coloris. Les verres devront tous être amincis, durcis contre les rayures et traités contre les reflets.
Leur tarif maximum dépendra du type de correction. Par exemple, pour une myopie "modérée" (entre -2 et -4) le prix sera limité à 75 euros pour les deux yeux. Dans ce cas, la paire de lunettes sera facturée au plus 105 euros, entièrement pris en charge par la Sécu et la complémentaire.
Il sera toutefois possible de "panacher" des verres sans reste à charge et une monture plus chère, ou inversement. Le montant remboursé dépendra alors du contrat de l'assuré, sachant que la participation des complémentaires sera plafonnée à 100 euros pour une monture, contre 150 euros aujourd'hui, afin de leur permettre de "recentrer" leur intervention sur les verres.
La grogne des lunetiers
Mais du coup qu'adviendra-t-il des lunettes plus chères? Après une année 2013 difficile, les lunetiers de l'Ain pensaient avoir retrouvé une clientèle stable, misant sur le savoir-faire français grâce au label Origine France Garantie. Mais cette certification impose un coût de fabrication plus élevé. A la sortie de l'usine, une monture française coûte 30 euros en moyenne contre 10 seulement pour celle venue de Chine. Dans ces conditions, le "reste à charge zéro" risque de profiter au "Made in China".Reportage Eloïsa Patricio et Arnaud Jacques