Le 16 février, les consommateurs de la célèbre marque aindinoise “C’est qui le patron ?” ont voté massivement pour une augmentation de la rémunération des producteurs, à la hauteur de 4 centimes supplémentaires par litre de lait.
C’est une bonne nouvelle pour les producteurs. La brique d’un litre de lait “C’est qui le patron ?” passe désormais de 0,99 centimes à 1,03 euros. La différence sera totalement reversée aux producteurs. Cela peut paraître dérisoire mais selon le site internet de “C’est qui le patron ?”, cela constitue une “aide historique”. Pour Wilfried Paccaud, patron de la coopérative Bresse Val de Saône, cette décision “redonne un souffle à la production”.
Une situation difficile pour les producteurs laitiers
Grâce à cette démarche collective, les producteurs vont pouvoir être “payés au juste prix de leur travail”. Pour Fred Fontis, producteur laitier, "ça permet de ne pas remettre toute notre vie en question". En effet, depuis 2015, la production de lait connaît une crise sans précédent due à la fin des quotas laitiers et à l’ouverture des marchés. C’est d’ailleurs en 2016 que naît la marque “C’est qui le patron ?” pour permettre aux consommateurs de soutenir les producteurs en les rémunérant à la hauteur de leur travail. Marqué par cette crise, Wilfried Paccaud est clair : “nous ne voulons pas subir ce que l’on a vécu en 2016”. Fred Fontis, lui, ajoute : "avant, on était ballotté de partout et l'Italie achetait notre lait à un prix dérisoire car la France n'en voulait pas".
Concrètement, cette augmentation reste insuffisante. Pour que les producteurs de lait sortent de leur précarité, il faudrait une hausse de 43 centimes par litre de lait. Il n’empêche que ce geste aidera les 314 familles de producteurs de lait à compenser leurs coûts de production. “La hausse des coûts des matières premières ne date pas d’hier” explique Wilfried Paccaud. Depuis 2022, ce coût a continué d’accroître. “Nous avons exposé les problématiques aux consommateurs et ils ont été réceptifs" explique le patron de la coopérative.
D'autres objectifs à atteindre
Beaucoup de défis restent à relever. “À court terme, le prochain objectif est que ce lait se vende" déclare Wilfried Paccaud. Le but est donc d’expliquer aux grandes distributions et aux autres consommateurs pourquoi la brique de lait a augmenté. “Ce qu’il faut savoir, c’est que d’ici quelques années, il y aura la moitié des producteurs de lait qui partira à la retraite” ajoute-t-il. Il faut donc offrir aux jeunes de bonnes conditions de travail et leur offrir la meilleure des sociabilités possible.
À l’heure où la guerre se propage en Ukraine, une inquiétude est présente : “cela va avoir un impact sur l’électricité, les engrais ou encore la protéine” dit Wilfried Paccaud. Pour les producteurs de lait, cela nécessite une grande préparation psychologique et financière pour pallier à ces potentielles sanctions. "On craint que ce soit encore pire qu'aujourd'hui" alarme Fred Fontis.