Le président de l'altiport de Corlier (Ain), où un avion de tourisme s'est écrasé mardi après-midi avec deux personnes à bord, raconte le crash. Il explique comment l'appareil a manqué son atterrissage après plusieurs passages sur cette piste en altitude qui exige une certaine expérience.
Claude Mougin est le responsable de l'altiport de Corlier (Ain), l'un des sept aérodromes en altitude que compte le territoire français. Comme pour Megéve et Courchevel, ce terrain d'atterissage ne peut être utilisé que par des pilotes d'expérience qui disposent d' une qualification spéciale. Il a été témoin de l'accident qui a coûté la vie, mardi après-midi, aux deux occupants d'un petit avion de tourisme qui s'entraînait justement sur cette piste difficile d'accès. Le pilote et son passager, étaient licenciés dans un aéro -club du Maconnais.
Claude Mougin raconte ce qu'il a vu et puis surtout entendu: "Ils faisaient plusieurs tours de piste. Je les ai regarder décoller et puis comme je ne les entendais plus, je pensais qu'ils étaient partis (...) J'ai entendu le moteur et puis un grand crac " Il est parti chercher un extincteur pour porter secours. A son arrivée, l'appareil était complètement disloqué mais il n'avait pas pris feu.
Entre deux sanglots, il explique aussi qu'on ne pouvait déjà plus faire grand chose pour les deux occupants. "Ils étaient coincés dessous et on était pas assez forts pour soulever l'avion". L'une des victimes était morte sur le coup. La seconde n'a pas survécu malgré les massages cardiaques qui lui ont été prodigués par la suite.
"L'appareil était tout cassé, le moteur d'un côté, on ne voyait plus le train d'atterrissage. J'ai rarement vu un avion cassé à ce point", raconte-t-il encore sous le coup de l'émotion. "Ils ont dû tomber très fort". L'avion, un Robin DR 400, a donc raté son atterrissage à l'endroit précis ou le terrain rencontre le vide. "Ils ont dû arriver trop bas et sont rentrés dans la piste. Ils sont retombés 50 mètres plus bas, sur le dos".
Y -a -t-il eu une erreur de pilotage ou l'appareil a -t-il connu une difficulté soudaine ? "Moi, j'ai entendu le moteur qui tournait, précise -t-il encore. Il tournait correctement, pas à plein régime. Ils sont arrivés trop bas. Pourquoi ? Est ce qu'ils ont eu une baisse de régime moteur et qu'ils n'ont pas pu remonter, ça, je ne sais pas. "
L'aéro-club du Haut Bugey venait de célébrer en juillet dernier son vingtième anniversaire. Il avait déjà connu des petits accidents mais encore jamais une telle tragédie.
Claude Mougin, président de l'Aero-club du Haut Bugey raconte le crash :