Le représentant du Rassemblement National en Auvergne-Rhône-Alpes a perdu au second tour des élections législatives face au député sortant Romain Daubié (Ensemble).
"Je suis un soldat de la cause" avait déclaré Andrea Kotarac après l'annonce de la dissolution de l'Assemblée Nationale et de l'organisation des élections législatives anticipées. Le soldat autoproclamé a gagné la bataille du premier tour avec un score de près de 40% des voix. Deux électeurs sur cinq avaient donc misé sur sa candidature le 30 juin. Mais le 7 juillet, il doit baisser les armes et se résoudre à la défaite. Andrea Kotarac est crédité de 31% des voix quand son adversaire, le député sortant Romain Daubié en rassemble 38%. Cependant, à l'annonce des résultats, il se dit déterminé à ne pas quitter l'uniforme :
"Cette alliance ne répondra pas aux besoins des Français" a-t-il déclaré, faisant référence aux désistements républicains pour faire barrage à l'extrême droite. "Je pense que ces prochains mois le rassemblement national sera la seule alternative de ce parti unique qui en réalité est représentatif d'un système qui est à bout de souffle" a-t-il estimé en apprenant les résultats.
Avocat, originaire de Montluel depuis plusieurs générations, Romain Daubié a réussi le pari grâce à son ancrage local. Il est élu dans sa circonscription depuis 2015 et reconnaît qu'il a fallu arracher cette victoire, notamment compte tenu de la notoriété d'Andrea Kotarac.
"On savait qu'on avait beaucoup de retard à l'issue du premier tour. Il y a eu un comportement républicain et absolument très digne du candidat Europe Écologie Les Verts qui s'est retiré" a reconnu le député sortant. Ce n'est pas du tout un chèque en blanc ce soir sur mes programmes ou mes idées. Je pense que ma présence sur le terrain et ma sincérité dans les échanges ont fait la différence. Beaucoup me donnaient mort au soir du 30 juin et je serai toujours là au service des habitants de Val de Saône, de la Dombes, de la Côtière et de la plaine de l'Ain".
Andrea Kotarac le parcours d'un combattant
Le président du Rassemblement National en Auvergne Rhône-Alpes a fait parler de lui au cours de la campagne d'entre-deux-tours avec l'apparition du terme "président de région" sur ses bulletins de vote. Le parti a alors plaidé une « coquille » devant le tribunal administratif de Lyon, saisi en urgence d’une demande de retrait ou modification de ce matériel électoral. La demande de la Région de retirer ces bulletins erronés a été rejetée.
Andrea Kotarac est une figure lyonnaise au parcours volontairement ballotté entre gauche et droite. Venu du parti mélenchoniste et même des milieux antifas lyonnais, il s'est rapproché de l'extrême droite depuis 2019, et du cercle proche de Marine Le Pen. Ses ambitions nationales n'ont cependant pas été suffisantes pour lui donner un siège au Palais Bourbon, mais il affirme ne pas le voir comme un échec :
"Ce n'est pas une défaite, c'est le début d'une nouvelle ère entre le Rassemblement National, nous doublons le nombre de nos députés, notre parti sera dans les mois prochains la seule alternative à un système qui est à bout de souffle".
Comme partout en France, le discours du Rassemblement National se veut victorieux et combatif avec en ligne de mire l'élection présidentielle de 2027. En attendant, les députés de la nouvelle Assemblée Nationale doivent être investis dans les jours à venir et la nouvelle législature sera connue le 18 juillet.