Près de 5 millions d'euros, c'est le montant nécessaire au financement du projet de rénovation de la vierge du Mas Riller à Miribel dans l'Ain. L'édifice abandonné depuis plus de 80 ans va peut-être s'offrir une nouvelle beauté grâce à la générosité des donateurs alors qu'une campagne de crowdfunding vient d'être ouverte.
Huit cent cinquante-cinq mètres cubes de béton, 35 tonnes d’acier, 33 mètres de hauteur et surtout, un incroyable panorama de Lyon jusqu’à la centrale du Bugey. La vierge du Mas Riller située à Miribel est un emblème du patrimoine aindinois et français : elle est la plus haute statue de l’hexagone.
Problème ? Elle se fait vieille. Édifiée en 1932 par l’Abbé Thomas en l’honneur de Notre-Dame-du-sacré-cœur du Mas Riller, la statue composée de la Madone et son fils sont depuis laissés à l’abandon.
C'est pourquoi la mairie de Miribiel, en partenariat avec la Fondation du patrimoine, a lancé une collecte de dons afin de financer le projet de restauration de ce site historique. Un juste retour du financement participatif pour une statue née d’un élan de générosité.
"La citation de la Madone c'est l'espérance des causes désespérées. Il est parti de sa cause à lui qui était de faire une statue monumentale et ça a marché", souligne Jean-Pierre Gaitet, maire de Miribel. Le montant du projet de réaménagement est estimé à 4,7 millions d’euros.
Infiltration, oxydation et corrosion
“Le temps a fait son œuvre et a provoqué d’importantes dégradations sur la statue, les murs d’enceinte et le carillon”, est forcé d’avouer l'élu. La Vierge a perdu sa couleur originelle pour laisser place à un jaune délavé, le coin de sa lèvre est égratigné, son bébé pleure des larmes de saleté.
À l’intérieur, la Madone semble en bon état jusqu’à ce que THE dégradation se constate au niveau du béton armé.
“Ici, on peut voir apparaître la ferraille du béton. Ça indique que l’eau va s’infiltrer dans les fondations mêmes de la Madone”, ajoute Elodie Rostaing, directrice des services de la ville de Miribel. Fragilisé par l’infiltration, l’oxydation et la corrosion, l’édifice pourrait s’effondrer.
D’autant plus que son soutènement n’est lui non plus pas stable : les murs s’affaissent et mettent en péril la structure tout entière.
"On va nettoyer, curer et traiter le béton"
“Aujourd'hui, le but c’est que l’on puisse réouvrir le site au public le plus large possible, ça signifie mettre en valeur le patrimoine actuel et apporter de nouveaux usages, notamment pour les familles afin qu’elles puissent se réapproprier ce paysage qui relativement délaissé”, souligne Emeric Achino, architecte du projet.
Concrètement, les travaux vont se concentrer sur les bétons. “On va les nettoyer dans un premier temps, réussir à les curer, les traiter, afin de limiter les corrosions notamment des aciers qui sont présents dans le béton”, ajoute-t-il.
Un vent de fraîcheur va également souffler sur l’esplanade. De nouvelles plantations vont fleurir, accompagnées de pergolas ainsi qu’un espace pour les enfants. Le projet prévoit également de relier le site historique au centre-ville par une voie piétonne.