Dans le centre de rééducation Mangini, un exosquelette high-tech aide les patients à regagner leur mobilité et leur indépendance, après des accidents de la vie. Il permet une prise en charge précoce et active, réputée pour donner de meilleurs résultats.
Marcher à nouveau est une prouesse pour Christophe. Depuis son arrêt cardio-respiratoire et un mois de coma, ce père de famille a perdu l'usage de ses jambes. Pour sa rééducation, l'équipe de soins a recours à un exosquelette dans un processus de stimulation précoce.
Retrouvez sa vie d'avant
En convalescence à l'ORSAC à Hautevilles-Lompnès dans l'Ain, Félix Mangini, Christophe réapprend à marcher. C'est sa deuxième séance. La semaine dernière, il a fait ses premiers pas dans un exosquelette, un dispositif high-tech qui l'aide à regagner sa mobilité. "Il faut tout réapprendre, la posture, l'équilibre, la pose du pied au sol", confie-t-il, le regard déterminé.
Retrouver la mobilité, c'est retrouver sa famille et sa vie. Je vais pouvoir retrouver mes enfants.
Christopheen rééducation après avoir perdu l'usage de ses jambes après un arrêt cardio-respiratoire
Cet ancien pompier volontaire met beaucoup d'espoir dans sa rééducation. Il espère retrouver sa vie même s'il est conscient que tout ne pourra pas entre comme avant. Sa très forte motivation et le soutien de l'équipe soignante l'aident à dépasser la fatigue et à déployer des efforts. "C'est très physique. On a mal aux jambes. Faut suivre le robot, c'est lui qui nous guide".
L'exosquelette pèse environ 30 kg, mais est autoporté. Il se porte comme un sac à dos. Le patient ne sent rien. Paramétré selon les besoins, il s'adapte aux capacités de chaque patient.
Retrouver la position débout
Pour aider Christophe, plusieurs kinésithérapeutes ont été formés, l'enjeu pour eux : faire remarcher les patients au plus vite pour une meilleure récupération dans l'effort.
Mettre un patient en situation de marche (debout), rien qu'au niveau du cerveau, on montre que c'est possible.
Quentin BasEnseignant en activité physique adaptée
"Avec cet équipement, on peut faire marcher les patients un peu plus que ce qu'ils peuvent faire avec un déambulateur. On va pouvoir travailler plus longtemps et faire des exercices qu'ils ne peuvent pas faire autrement. On peut faire de la marche, mais également des squats et des pas sur les côtés. La posture et l'équilibre sont améliorés" explique Quentin Bas, enseignant en activité physique adaptée.
À terme, l'espoir est de pouvoir s'affranchir complètement de cet exosquelette, pour une indépendance totale.
Une rééducation précoce
L'appareil coûte 180 000 euros. Il a été financé par l'agence régionale de santé (ARS) pour moitié, mais aussi par la Région Auvergne Rhône-Alpes grâce au fond provenant des amendes pour excès de vitesse.
Douze patients ont déjà réalisé des séances. L'objectif est de pouvoir le proposer à un maximum de patients très tôt dans la prise en charge. "Des études scientifiques ont prouvé l'impact positif de la stimulation précoce en rééducation sur la récupération, notamment dans le cadre des AVC ou des traumas crâniens" détaille Florence Carrara, cadre de rééducation à l'ORSAC Félix Mangini.
Cet exosquelette unique dans le département de l'Ain reste un outil complémentaire aux autres soins de rééducation avec l'espoir à terme de pouvoir s'en affranchir.