Les cas de noyades se sont multipliés ces derniers jours dans la Loire, le Rhône et la Drôme. Notre région compte environ 25 noyés chaque été. Les drames surviennent dans des piscines privées aussi bien que dans les lacs et rivières, surveillées ou pas.
Les températures sont à la hausse, à la recherche de fraîcheur, les vacanciers affluent sur les bords des rivières et dans les piscines. Triste corollaire de cette activité prisée en été, le risque de noyade.
Ces dernières semaines, les cas de noyade se sont multipliés. La prévention est plus que jamais nécessaire.
Rappel des règles de sécurité
Au parc de Miribel, près de Lyon, les berges tranquilles et ombragées attirent les vacanciers. Quand le mercure tutoie les 38°, c'est un petit coin de paradis qui se profile à proximité pour se rafraîchir.
La baignade n'est pas sans risque comme le rappelle Xavier Ranchon. Il est le coordinateur des maîtres-nageurs sauveteurs du Grand Parc de Miribel Jonage. Dans une embarcation légère, il s'approche d'un groupe d'enfants. "Faites bien attention, cela descend vite ici, lance-t-il. L'endroit juste derrière moi, c'est le point le plus profond du lac."
Il intervient autant que possible auprès des baigneurs car la baignade n'est pas interdite mais la zone n'est pas surveillée.
Des panneaux informent les nageurs qu'ils se mettent à l'eau à leurs risques et périls.
Pagaie à la main, dans leur canoé pneumatique, deux vacanciers expliquent "on a trouvé l'endroit joli, explique l'un, – et puis on ne voulait pas être les uns sur les autres", complète l'autre.
"Ça se comprend, dit Xavier Ranchon, mais quand on a des enfants, quand on est une personne à risque, il ne faut pas oublier que plus on s'éloigne des postes de secours, plus on s'éloigne des plages, plus le risque devient réel."
Ici, il y a une semaine, à quelques mètres seulement de la plage, en zone non surveillée, un jeune de 16 ans s'est noyé.
Limiter les accès
Quand l'affluence sur les quatre plages surveillées atteint les 40 000 personnes, certains n'hésitent pas à franchir les limites des bouées jaunes.
Le maître-nageur hèle un baigneur. "Quand vous vous éloignez de la zone de baignade, essayez de prendre un flotteur de couleur, un bonnet de bain de couleur, comme ça, on vous voit de loin car là, on ne vous voit pas."
"Les gens surestiment leurs capacités, explique Xavier Ranchon, ils vont nager seul puis vont avoir un problème de santé... vous êtes tout seul, vous êtes éloigné du port, ce qui va vous arriver va vous être fatal."
Le Grand Parc compte 9 kilomètres de berges toutes très tentantes, alors pour freiner l'accès à l'eau, il faut aider la nature. Une roselière a été plantée sur 700 mètres de long, comme l'explique Issam Benzeghiba, le président de la société d'exploitation du Grand Parc. "On a eu cette volonté de faire des aménagements qui rendent difficile l'accès à l'eau avec des plantations. Et sur cette zone, on a réglé tous les soucis de baignade sauvage."
Objectif non dissimulé de la manœuvre : ramener le plus de baigneurs possible vers les plages surveillées.