A Viriat, on fête le 14 juillet le premier dimanche d’août. Une tradition qui remonte à la fin du 19 e siècle, époque où l’on fêtait aussi les moissons quinze jours plus tard. Explications.
A Viriat, une commune de 6 000 habitants qui jouxte Bourg-en-Bresse, la fête du 14 juillet ne se déroule jamais à cette date. C’est traditionnellement le premier dimanche d’août qu’elle a lieu. Une erreur ? Non sire, une révolution qui remonte à 1880, autant dire que ça ne date pas d’hier.
En fait, tout cela est parfaitement légal, estampillé par le préfet du département depuis ces années-là. Dans un grand nombre de communes rurales, c’est à dire 90 % du territoire, on a pour coutume de fêter un autre évènement, largement important pour les populations locales : les moissons. Autant, pendant un siècle, depuis la révolution de 1789, les dates de commémoration nationale fluctuent suivant les années. Jamais les mêmes dates, ou exceptionnellement. Puis arrive l’année 1880. Au plan national, maires et préfets sont d’accord pour caler une date fixe. Et pendant des années, parce que les dates de deux manifestations sont rapprochées, quinze jours, on fête le tout en même temps.
Tout cela va perdurer de longues décennies. Partout en France. Mais peu à peu, au fil du déclin agricole, les communes adoptent le calendrier urbain. Toutes les communes ? Non, bien sûr. Et Viriat est celle qui continue de confondre les deux fêtes, la seule aujourd’hui dans l’Hexagone.
Sous le signe de la bonne chair
Aujourd’hui, exception faite de cette année placée sous le signe du Covid, la double fête nationale et des moissons constitue un événement d’importance. Compte-tenu de sa superficie et de son caractère agricole (encore une vingtaine d’exploitations sur la commune, poulet de Bresse, céréaliers, bêtes à viande), de ses nombreux hameaux, la fête a pris une résonnance particulière. Les gens viennent de loin pour y assister et participer notamment à la marche gourmande qui ouvre les festivités. Un demi-millier de personnes y prennent part pour déguster, de hameaux en fermes, les spécialités bressannes. Un petit « dégust’show » qui s’effectue à pieds et s’achève vers 16 heures, le temps de digérer avant de passer aux plats suivants. La musique et les bandas prennent le relais pour ouvrir sur un pique-nique géant, quivi dès la nuit tombée par une retraite aux flambeaux emmenée par les enfants et les pompiers de la caserne. Enfin, c’est le feu d’artifice, moment où l’on renoue avec la célébration du 14 juillet. « Un beau feu d’artifice qui sure au moins 20 minutes », souligne Bernard Perret, le maire depuis quatre mandats. Et démarre alors le bal populaire, sous des lampions et des guirlandes d’ampoules colorées.
Bref, si vous aviez loupé le 14 juillet, c’est à Viriat qu’il fallait être ce jour. Sinon, il vous faudra attendre l’année prochaine…