Les 2 pilotes d'avion condamnés à 20 ans de prison par la justice Dominicaine ont fui le pays dans des des conditions rocambolesques. Exfiltrés par bateau avec la complicité d'anciens commandos "marine", ils ont rejoint leurs familles en France samedi. Ils sont aujourd'hui dans la région lyonnaise
C'est une opération commando que seuls des militaires aguerris peuvent mener avec succès. L'exfiltration réussie des deux pilotes d'avion Pascal Fauret et Bruno Odos a eu lieu dans des conditions rocambolesques mais aussi très professionnelles. Assignés à résidence après leur condamnation à 20 ans de prison par la justice dominicaine pour leur participation présumée à un trafic de stupéfiants, les deux anciens militaires ont bénéficié de la complicité de leurs anciens camarades d'unité pour fuir le pays.
4 scenarii d'évasion préparés
Selon nos confrères de BFM TV, cette opération d'exfitration a été conduite par deux groupes d'appui, "des amis issus des ex-commando marine", selon des méthodes éprouvées. 4 scenarii d'évasion, avec des solutions de repli, avaient été préparés. Un départ en hélicoptère avait même été envisagé.En définitive, les deux pilotes ont été pris en charge sur une petite vedette pour aborder un peu plus tard un gros bateau au large. Ils ont été déposés là sur la partie française de l'île de St Martin, avant de rejoindre la Martinique par avion .C'est là qu'ils ont emprunté un avion de ligne pour rejoindre samedi la France. Leur avocat n'a pas voulu pour sa part entrer dans les "détails" de cette fuite rocambolesque.
Les deux pilotes sont auprès de leur famille "dans la région lyonnaise et autour" - Me Reinhart -
"Mes deux clients sont en regroupement familial dans la région lyonnaise et autour, ça ne veut pas forcément dire qu'ils sont à leur domicile familial", a expliqué Jean Reinhart, l'avocat français de Pascal Fauret et Bruno Odos. Il a demandé à ce qu'ils "puissent être entendus rapidement" par la juge d'instruction chargée de l'enquête française à Marseille.
Dans un communiqué publié à 13h , le ministère des Affaires étrangères nie catégoriquement la moindre implication dans le retour des deux pilotes en France . "Nous prenons acte du retour en France de nos deux compatriotes. Leur décision est un acte individuel dans lequel l'Etat n'est nullement impliqué", a déclaré un porte parole du Quai d'Orsay.
Un eurodéputé FN rencontre les deux pilotes avant leur fuite
L'eurodéputé Front national Aymeric Chauprade, qui les soutient "depuis le début" et est "convaincu de leur innocence", a indiqué à l'AFP avoir dîné avec les deux hommes le samedi 17 octobre dans un hôtel de la Républicaine dominicaine. "Ils avaient retrouvé une forte combativité et j'ai compris alors qu'ils étaient déterminés à rejoindre la France pour pouvoir se défendre. Ils étaient très motivés par la perspective de partir", a-t-il racontéSur son blog, l'eurodéputé précise qu'il connaît bien la République dominicaine,"pour y avoir travaillé durant 4 ans, entre 2009 et 2012, comme conseiller" du président de l'époque, Leonel Fernandez."Pour avoir travaillé 4 ans dans ce pays, je peux témoigner du degré de corruption de la police et de l'armée, comme d'ailleurs dans tous les narco-Etats, et je peux vous dire qu'on ne compte plus les hauts gradés dominicains de l'armée, de la police, des douanes, qui sont tombés pour complicité avec les narcotrafiquants !", écrit-il.