Il y a trois ans, ce jeune agriculteur s'est installé dans le Sud-Isère. Il y élève des vaches Angus, race rustique tout droit venue d'Ecosse, très appréciée pour la tendreté de sa viande.
Des montagnes immaculées qui se détachent d'un ciel azur. Et une étable, remplie de vaches placides, dont la robe tire vers le roux. Nous sommes dans la ferme des Deytras à Saint-Martin-de-la-Cluze, et c'est le lieu qu'a choisi Alexandre Dollé, il y a trois ans, pour s'installer. Lui qui n'était pas du métier, et qui ne venait pas de la région.
A 34 ans, le rugbyman élève des vaches Angus, une race rustique venue d'Ecosse (comtés d'Aberdeen), encore rare en France. Mais qui n'a pas déjà entendu parler du "bon steak Angus"? Ces bêtes sans cornes, aux pattes courtes et au poitrail profond, produisent une viande persillée et tendre, très appréciée.
Le jeune agriculteur explique qu'elle développent moins de stress - leur chair contient donc moins de toxines, d'où son goût exceptionnel. Les Limousines, qu'Alexandre voulait élever au départ, peuvent se montrer agressives en défendant leur veau. Pas les Angus, d'où son choix.
La viande produite est commercialisée en circuit direct, et cela commence tout juste à fonctionner.
Ingénieur, rugbyman puis agriculteur
Originaire de Haute-Saône, Alexandre Dollé est "tombé" dans l'agriculture quand il était petit. Son grand-père était vétérinaire et éleveur de chevaux, son père vétérinaire également. Mais c'est d'abord vers une carrière d'ingénieur industriel qu'il s'est oriente, avant de retourner aux sources.Etudiant, Alexandre joue au rugby quatre fois par semaine, et s'entraîne aussi à la compétition à cheval. C'est dans ce milieu qu'il rencontre sa compagne Séverine, qui officie aujourd'hui comme monitrice au Troubadour. Le père de Séverine, propriétaire de la ferme des Deytras, voit bien son gendre reprendre le flambeau. Et c'est ce qui arrive: en mars 2012, Alexandre devient officiellement agriculteur-éleveur.
Reportage de Jean-Christophe Pain et Yves-Marie Glo