Allier : des gendarmes formés pour mieux appréhender les violences conjugales

A Lapalisse dans l’Allier, des formations sont destinées aux gendarmes afin qu’ils soient mieux préparés à aborder les violences conjugales. Les associations dénoncent souvent une mauvaise prise en charge lors du dépôt de plainte.
 

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Dans la prise en charge des plaintes des femmes victimes de violences conjugales, de nombreuses associations pointent du doigt un manque d'empathie et de compréhension de la part des forces de l'ordre. C’est le cas de Justine, qui vit dans l’Allier. Il y a presque dix ans elle vivait avec un homme violent et agressif. Elle raconte : « Je l’avais quitté déjà trois fois. Je l’ai repris une quatrième fois sous la pression et le harcèlement ». Pendant plusieurs années, elle subit les menaces et les violences, jusqu’à mettre un terme définitif à sa relation. Elle affirme : « Cette fois-là, ça a été la fois de trop. Il m’a beaucoup retenue et il m’a frappée très violemment. Avec juste un coup, il a failli m’assommer ».

Un dépôt de plainte qui est une épreuve

En un an et demi, elle dépose une vingtaine de plaintes, toutes traduites en mains courantes. Pour Justine, chaque dépôt de plainte est une épreuve : « Les femmes ont été les plus violentes je dirais. C’est les paroles, les regards, c’est le sourire mesquin. Chaque fois que j’y allais, c’était « oui mais vous savez que cet homme vous aime, il faut retourner avec lui, il est très gentil ». C’est très blessant, vous ne vous sentez pas compris. C’est à se demander s’ils n’attendent pas qu’on les appelle pour dire que l’on est morte. Même si j’allais avec du monde, on me laissait partir comme ça. Je pense qu’ils ne sont pas assez formés ou alors ils ne l’ont pas vécu autour d’eux. Avec le temps on se reconstruit. Mais pas grâce à eux ».

Des formations organisées pour les gendarmes

Aujourd’hui, 80% des victimes de violences conjugales comme Justine ne se déplacent pas au commissariat. Face à ce chiffre, certaines brigades tentent de réagir. Elles organisent des formations pour leurs équipes. Le lieutenant-colonel Roland Marzin, officier adjoint au commandement, explique : « Il y avait clairement soit des locaux qui n’étaient pas toujours adaptés, soit des gens qui n’avaient pas cette sensibilité-là. Il fallait éclairer le gendarme sur la spécificité de la prise de plainte, notamment pour les femmes victimes de violences. Cela reste très particulier ». L’enjeu de ces formations est d’expliquer mais surtout d’échanger avec les agents sur le terrain. Mireille Bernard, juriste, indique : « Il y a un premier temps où l’on donne les éléments de compréhension de la problématique puisque notamment j’insiste beaucoup sur le fait de bien différencier les violences conjugales du conflit conjugal, tout simplement parce que ce n’est pas la même chose. Le second temps est un temps d’échanges avec les forces de l’ordre : un échange de pratiques pour voir comment on peut mettre un peu de liant dans nos prises en charge ». Ces formations sont prévues pour l’ensemble des brigades de l’Allier. Mireille Bernard se donne jusqu’à la fin du mois d’avril pour rencontrer tous les gendarmes du département.

 
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