Prendre en charge, accompagner et favoriser l'insertion des mineurs délinquants, c'est le rôle de la PJJ, la protection judiciaire de la jeunesse. Elle s'appuie pour cela sur différentes structures comme les centres éducatifs renforcés. Exemple à Serbannes, dans l'Allier.
Prendre en charge, accompagner, favoriser l'insertion des mineurs délinquants.. C'est le rôle de la PJJ, la protection judiciaire de la jeunesse. Pour cela, elle s'appuie sur différentes structures comme les centres éducatifs renforcés. Celui de Serbannes, dans l'Allier, accueille en ce moment 5 jeunes durant 5 mois pour les remettre "dans le droit chemin".
Jean* est l'un d'entre eux. Il a été placé ici par la justice. "C'est un petit peu une punition mais je le vois aussi comme une deuxième chance parce que ça va me donner un petit coup de pouce pour la sortie. Ca va me donner une petite motivation en plus que je n'avais pas avant."
Son séjour ici a commencé par un mois de rupture. Le plus difficile : "Le manque de famille, d'amis. Le manque de cigarette était très présent. Le manque de confort, le manque de la vie en général, c'était compliqué."
A 16 ans, Jean*, qui était parti de chez ses parents et qui avait arrêté l'école reprend petit à petit son destin en main. Chaque matin, il suit des cours personnalisés. "On nous apprend comment bien écrire, comment se comporter en entretien, le français, les maths... C'est vraiment une remise à niveau pour le projet de la sortie. Certains veulent refaire un CFA. C'est mon cas : je veux faire cuisinier."
Au programme, il y a aussi du sport. C'est particulièrement vrai en début de séjour, où ces jeunes sont amenés à dépasser leurs limites : "Le premier mois, on fait douze jours de vélo et douze jours de marche. Du coup là, on a fait 531 km de vélo et 200 km de marche. Du coup, le premier mois, ça a piqué !"
Bruno Favier, est le directeur général de l'Association Pour L'Education Renforcée de l'Allier, mandatée par l'APJJ pour prendre les jeunes en charge. Il croit beaucoup en l'effort physique, mais pas seulement : "Le sport chez les adolescents, ça marche très bien mais il y a aussi la cuisine, il peut y avoir des activités par la médiation animale ... Je pense qu'il faut simplement qu'il y ait une rencontre entre un mineur, un adulte et un support quel qu'il soit."
Ces rencontres doivent amener ces adolescents à choisir leur avenir. Sorti du centre de Serbannes il y a deux ans et toujours suivi par la PJJ, Nicolas* l'a bien compris, même si pour lui le chemin a été est long : "J'ai compris qu'il fallait que je trouve un travail. J'ai commencé à faire des stage, des stages, que des stages. Il me reste deux mois, et pendant les deux mois que j'ai, je vais trouver un apprentissage."
*Les prénoms ont été changés