En 1988, l'Auvergnat Marc Batard a été le premier à gravir l'Everest sans oxygène et en moins de 24 heures. En 2022, pour ses 70 ans, il souhaite repartir à la conquête de cette montagne légendaire. Mais ce projet en cache un autre : ouvrir la première école de guide de très haute montagne.
Marc Batard est une légende de l’alpinisme. Celui que l’on surnomme le sprinter de l’Everest a décidé de fêter ses 70 ans en haut de l’Everest, cette montagne mythique qu’il connaît bien. En 1988, ce Bourbonnais d’adoption, a été le premier à défier ses 8 850 mètres, sans oxygène et en moins de 24 heures.
Mais avant l'Everest, ce sont les gorges de la Sioule qu'il faut gravir. C'est là que nous retrouvons l’alpiniste, pour suivre son entraînement. Marc Batard connaît bien cet endroit, situé près de chez lui. Cette paroi est un bon terrain de jeu, pour lui et pour celui qui l'accompagnera en haut de l'Himalaya en 2022.
« Quand on est en expédition c’est plus facile, c’est moins vertical. Il peut y avoir des endroits raides mais pas autant que ça. Cette paroi qui fait 90 mètres est un terrain d’entraînement parfait pour la technique », explique-t-il.
Ce jour-là, c’est en compagnie de Mohammad qu’il s’entraîne. Bien que porteur dans de nombreuses expéditions, ce dernier n'a jamais appris les techniques pour grimper. Marc Batard est là pour lui enseigner les règles.
4 ans de préparation
Transmettre son art est aussi essentiel pour Marc que de le pratiquer. D'ailleurs, ce projet de gravir l'Everest sans oxygène, lui permettra de financer un autre projet tout aussi important à ses yeux : une école de guide de très haute montagne.
« L’hiver dernier, 7 guides de haute montagne ont été pris dans des accidents de montagne, où ils ont perdu des clients. Il y a 4 ou 5 ans, 18 sherpas sont morts sous un sérac. C’est inadmissible. Il manque une formation profonde. Et cette école va permettre, avec les 15 pays sur la planète où il y a des sommets de plus de 6 000 mètres, de créer cette école de guide de très haute montagne. Une école qui n’existe pas », insiste Marc Batard.
Des gorges de la Sioule jusqu'au toit du monde, la préparation de l'alpiniste devrait durer près de quatre ans et lui permettre d'atteindre encore des sommets...