Un métier, un musée. En Auvergne, certains musées sont associés à un métier et mettent à l’honneur des savoir-faire ancestraux. A Charroux dans l’Allier, le musée de l’horloge permet de découvrir ce qui se cache derrière les mécanismes à poids des horloges de clocher ou des comtoises.
Des horloges de toutes les tailles, de toutes les époques, de tous les styles. A Charroux dans l’Allier, Daniel Fonlupt est passionné par les horloges à poids et il en a collectionné tout au long de sa vie. Alors il a décidé de fonder un petit musée pour présenter sa collection.
« J’ai ouvert ce musée en 1985 quand j’ai été en retraite. J’ai trouvé en 1976 une première horloge de clocher à vendre, puis 2, 3, 4, 5…Et on en est à environ 40 aujourd’hui ! » s’enthousiasme Daniel Fonlupt.
Une horloge datant de 1542
Ce passionné est fier de sa collection : « C’est ma plus ancienne, elle est de 1542 et c’est une des plus ancienne horloge qui fonctionne en France, avant l’invention du balancier qui date de la fin du 17ème siècle ».
Des horloges de clocher aux comtoises, le passe-temps de Daniel pour les mécanismes à poids s'est élargi. Et sa collection aussi.
« Une horloge comtoise comme son nom l’indique, c’est fabriqué en Franche-Comté. Et les premières comtoises remontent au début du 18ème siècle » explique Daniel Fonlupt.
Les comtoises, témoins de leur temps
Arrivées dans les foyers pour sonner l'heure, les comtoises sont aussi devenues les témoins de leur temps. Des fleurs de lys et un coq sur les comtoises Louis XIV, un aigle sous Napoléon et à partir de Louis XVIII le soleil des Bourbons réapparaît.
La comtoise s'est ensuite parée de scènes bucoliques pour prendre place dans tous les foyers, souvent offertes en cadeau de mariage.
Le gnomiste, le spécialiste des cadrans solaires
Installé sur les hauteurs de Thiers, Yves Guyot, lui, est passionné par les cadrans solaires. Il est gnonomiste depuis plus de 20 ans. Un métier devenu si rare qu'il l'a appris tout seul.
« La gnomonique, c’est la science des cadrans solaires. Ca vient de gnomone qui veut dire indiquer, montrer en grec. J’ai trouvé des ouvrages du 19ème siècle dans lesquels il y avait des formules. Comme j’étais passionné par l’informatique, j’ai fait mes propres programmes, ce qui m’a permis de faire des cadrans d’une extrême précision ».
Un savoir-faire reconnu dans le monde entier
Le savoir-faire d’Yves Guyot est apprécié dans le monde entier : « J’ai tout de suite été reconnu au niveau national puis international. J’en fait des cadrans au Japon, au Koweït, aux Etats-Unis. Je vais en faire un au Maroc qui fait 200m2 et qui donne les heures des prières musulmanes ».
Une fois ses calculs vérifiés virtuellement, Yves Guyot n'a plus qu'à les graver dans la pierre... car il est aussi cadranier, et fabrique lui-même ses horloges de calcaire.
Et pour donner l'heure exacte, un cadran solaire doit être calculé en fonction du lieu où il sera installé par rapport au méridien du Greenwich.