À la découverte du Musée du luthier et de ses pièces multi-centenaires (Allier)

Un musée, un métier. En Auvergne, certains musées sont associés à un métier et mettent à l’honneur des savoir-faire ancestraux. À Jenzat (Allier), un musée abrite la Maison du Luthier. Un métier que pratique Loïc Lepape à Borne (Haute-Loire), lui qui vend des guitares dans le monde entier.

Les guitares, Michel Durand les collectionne et leur a même consacré un festival, à Retournac. Dans son catalogue, deux pièces signées Loïc Lepape :

"Elles ont des formes et un son incroyable. Beaucoup de guitaristes qui jouent sur des guitares bois, quand ils découvrent cela, ils sont vraiment époustouflés."

Car la particularité des guitares signées Loïc Lepape, c'est qu'elles ont un corps d'acier.

"J'avais une voiture à réparer, j'étais obligé d'acheter un poste à souder, je ne savais pas souder et j'avais de l'acier et un manche. Et j'ai eu un problème de santé et je suis resté immobilisé. Pour m'occuper, j'ai fabriqué une guitare en acier. Je me suis inspiré de James Trussart. Ce qui m'a étonné, c'est le résultat sonore", explique l'artisan.

Convaincu, Loïc Lepape a transformé l'essai, et depuis plus de dix ans il développe ses propres modèles :

"Ce qui n'avait jamais été fait, en tout cas à ma connaissance, c'est une guitare électro-acoustique ou acoustique en acier."

Et de poursuivre : "J'ai mis longtemps à la mettre au point. Je ne sais pas si mes méthodes sont celles employées par tout le monde, ce sont les miennes, j'ai appris sur le tas. Je ne me prétends pas luthier mais facteur d'instruments, parce que le métier de luthier est ancestral."

Intervenants : Michel Durand, collectionneur; Loïc Lepape, facteur de guitares; Jean-François Chassaing, conservateur de la Maison du luthier; Super Parquet, Printemps de Bourges - Avril 2016 ©France 3 Auvergne

Aujourd'hui, même si son humilité lui interdit d'en parler, des personnalités dont le plus connu des Pirates des Caraïbes, jouent sur ses guitares. Et lorsque ce sont les musiciens du mouvement punk alternatif au son duquel il a grandi qui s'en emparent, il est aux anges.

"Récemment, j'ai fait une guitare pour Norbert Krief de Trust. Mes héros jouent avec mes guitares, j'ai eu des moments personnels qui montent en intensité."

Luthier, un métier qui lui aussi a ses célébrités : Loïc Lepape aujourd'hui, et Jean-Baptiste Pajot hier, un facteur de vielle à l'honneur du musée de Jenzat.

Jean-Baptiste Pajot, le père de la lutherie


"C'est le personnage central de la lutherie parce qu'il a eu le bonheur de présenter ses œuvres à l'Exposition universelle de Paris en 1855", raconte Jean-François Chassaing, conservateur de la Maison du luthier.

Et malgré la concurrence, l'œuvre de Pajot a su s'imposer : "Il va gagner une médaille d'argent à l'Exposition universelle, ce qui a donné beaucoup de prestige à sa maison. Quand il va revenir à Jenzat, il va recruter beaucoup et ils vont tous devenir des luthiers".

C'est ainsi que de nombreux ateliers ont ouvert à Jenzat dans le courant du XIXe siècle. Des ateliers à l'image de celui reconstitué grâce à la famille Pajot.

Une histoire qui a commencé grâce à une vielle basse fabriquée en 1763, et que Jean Pajot, le père de Jean-Bapiste, a eu la chance de tenir entre les mains.

"On peut considérer aujourd'hui que grâce à une poignée de luthiers comme les Louvet à Paris ou les Pajot à Jeanzat, la vielle continue à tourner sa roue dans la modernité contemporaine."

Et en flirtant avec l'électro, elle continue aujourd'hui encore à faire danser les foules.

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