Fin du gazole détaxé : "on n'a pas de plan B", agriculteurs et entrepreneurs du bâtiment inquiets des conséquences

Le ministre de l'Économie et des Finances a annoncé la fin du gazole détaxé pour les agriculteurs et les entreprises de travaux publics jeudi 7 septembre. Une suppression progressive à partir de 2024 dans le cadre d'un plan de réduction du déficit et de la dette publics. La mesure est contestée dans l’Allier.

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Dans l’Allier, le GAEC de Christophe Jardoux rassemble trois exploitants en polyculture-élevage, les tracteurs et autres engins agricoles consomment 40 000 litres de gazole non-routier chaque année, la détaxe est de 55 centimes par litre. "En trois ans avec l’augmentation des prix, on est passés d’un budget de 40 000 à 70 000 euros, évoque l’éleveur. Cette augmentation ce n’est pas rien. J’ai fait le calcul, si on supprime l’avantage sur la taxe, c’est 20 000 euros de plus."

Nous n’avons pas de plan B pour le moment, nos matériels tournent à ce gazole. Il y a zéro solution.

Christophe Jardoux, éleveur dans l'Allier

Les agriculteurs sont les premiers à avoir réagi à l’annonce du ministre de l'Économie et des Finances, ils refusent cette mesure de suppression de cette détaxe sur le gazole non-routier. "Dans le même temps, il veut alourdir nos charges en supprimant la niche fiscale et de l’autre, il veut nous faire baisser les prix, sachant que l’on vend en dessous de nos coûts de production, continue Christophe Jardoux. On ne veut pas alourdir les charges. Ça, ça en faisait partie. Nous, on demande juste un moratoire. Nous n’avons pas de plan B pour le moment, nos matériels tournent à ce gazole. Il y a zéro solution."

Une augmentation de 50 centimes par litre

Même constat dans une entreprise de travaux publics de l’Allier, pour le moment, il n’existe pas d’engins performants fonctionnant avec autre chose que du gazole. Ici, les cinq pelles mécaniques et autres engins engloutissent 3 000 litres de GNR chaque mois. "On aura une grosse augmentation de 50 centimes par litre, ajoute Didier Remmeau, chef d’entreprise, membre de la confédération nationale des entrepreneurs de travaux publics. Aujourd’hui, on n’a pas de matériel pour compenser. Les constructeurs nous annoncent 2030 pour avoir du matériel adéquat, mais avec des prix qu’ils vont multiplier par trois ou quatre. Pour nous, petite entreprise, on ne pourra pas suivre."

La mise en place de la mesure devrait se faire progressivement d'ici à 2030 et ne concernera pas les transporteurs routiers qui utilisent du GNR, comme par exemple les grumiers ou les grutiers. 

Propos recueillis Christian Darneuville

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