Saint-Priest-en-Murat, la petite commune de l’Allier où est née Hubertine Auclert en 1848 va rendre hommage début avril à l’une des toutes premières femmes à s’être battue en France pour le droit des femmes.
Un centre pour l’égalité hommes-femmes porte son nom à Paris et sa tombe au cimetière du Père Lachaise est surmontée d’une statue à son effigie, mais il y a peu de signes du combat militant d’Hubertine Auclert dans la commune de Saint-Priest-en-Murat dans l’Allier où elle est née le 10 avril 1848. Cela va changer au début du mois d’avril, elle aura enfin une place à son nom, devant la Mairie, symbole de la République.
Dès ses premières années d’étude au couvent, ses idées féministes apparaissent comme révolutionnaires. A 25 ans, elle n’accepte pas la domination de son frère et réclame sa part d’héritage avant de monter à Paris.
En 1908, elle fait partie d’un groupe de femmes qui s’emparent des urnes dans un bureau de vote et les vident en signe de protestation. Une action coup de poing immortalisée par le Petit Journal. "Hubertine Auclert voulait que les femmes aient les mêmes droits que les hommes, ce qui apparaît assez banal aujourd’hui" dit Jean Mallot, du collectif Hubertine Auclert.
"Elle voulait même autant de femmes que d’hommes à la Chambre (le nom de l’Assemblé Nationale à l’époque) et elle trouvait normal que les femmes participent à moitié pour les lois" précise Sylvie Ulrich.
A travail égal, salaire égal était aussi une de ses revendications. Ce n’est pas encore chose courante alors qu’il a fallu attendre 1945 pour le droit de vote des femmes et les années 2000 pour la mise en œuvre de la parité.