Une affaire de maltraitance sur animal a été jugée ce jeudi 5 septembre devant le tribunal de Montluçon : une femme de 32 ans accusée d’avoir poignardé son chien à plusieurs reprises. L’animal a pu être sauvé. Il s’agit d’un des nombreux cas de maltraitance animale traités par les associations chaque année, une maltraitance qui change de visage.
Les faits se sont déroulés le 27 avril dernier, sur la commune de Commentry dans l'Allier. Un couple, alcoolisé, rentrait chez lui après une soirée. La femme s'est alors emparé d'un couteau de cuisine avant de poignarder violemment son chien à plusieurs reprises. Après avoir été alertée par les voisins, la gendarmerie découvre la chienne inanimée. Elle est opérée par un vétérinaire et sauvée. Aujourd'hui, elle est dans une famille d'accueil en Normandie. La maîtresse du chien, âgée de 32 ans, comparaissait pour maltraitance et a été reconnue coupable. Elle écope d’un an de prison avec sursis.
Recueillir des preuves
La chienne n’est pas la seule à avoir échappé à un triste sort. Recueilli par l’APA du Puy-de-Dôme, un chaton est tiré d'affaire après avoir été jeté contre un mur par son propriétaire. Il a été victime d'une hémorragie cérébrale, un acte de cruauté reconnu par la justice.
Si ici il y a eu constatation de maltraitance, d'autres cas peuvent être plus difficiles à traiter : « Quand on nous signale un animal à l’attache, avec une chaîne courte, au milieu de ses excréments, sans eau ni nourriture, c’est quelque chose qu’on peut prouver. Ça se voit, il y a des faits. Quand les gens nous signalent un animal battu, certains ont du mal à comprendre qu’il faut avoir des preuves. Il ne suffit pas d’avoir vu ou entendu. Ça va être la parole de l’un contre la parole de l’autre. Il faut avoir des vidéos à l’appui où on voit un animal qui est frappé », martèle un défenseur des animaux qui a souhaité rester anonyme.
De nouvelles formes de maltraitance
A l'association de protection des animaux du Puy-de-Dôme, plus de 200 dossiers de maltraitance sont traités chaque année, un chiffre qui a doublé depuis 2010, mais ce n'est pas le seul changement qui est constaté, comme le rapporte Ramon Ferrer, président de l’APA 63 : « Avant, une maltraitance, c’était un chien qui a chaud sur le balcon, une chaîne trop courte, de l’eau qui manque dans les gamelles, des chatons mal nourris… On les récupérait, on les soignait et on les remettait à l’adoption. C’était la voie normale. Aujourd’hui c’est de la misère sociale, on a des gens en difficulté énorme qui n’arrivent pas à soigner leurs animaux, qui les traitent mal, qui les font mourir. » La maltraitance d'un animal peut être physique mais aussi psychologique. Les actes de cruauté sont punis jusqu'à 3 ans d'emprisonnement et 45 000 euros d'amende.