La marche pour défendre l'existence d'un service de pédiatrie au centre hospitalier de Montluçon dans l'Allier a réuni près de 4000 personnes samedi 17 septembre. La dernière pédiatre du service a donné sa démission. Le service pourrait fermer en novembre.
4000 personnes dans les rues de Montluçon ! La marche organisée par le collectif Les orphelins du soin à Montluçon dans l'Allier a mobilisé beaucoup de monde ce samedi 17 septembre 2022.
Le cortège s’est rassemblé devant le pôle pédiatrique de l’hôpital de Montluçon vers 11h avant d’aller rejoindre la sous-préfecture.
"Cela fait des mois que la pédiatre en chef demande d'être écoutée, cela n'a pas été fait", déplore Pierrette Guichon, présidente du collectif Les orphelins du soin. "Donc, depuis mai, nous nous mobilisons pour éviter que la pédiatrie ne ferme puisqu'aucune solution n'a été préparée pour le 1er novembre jusqu'à janvier."
Deuxième ville d'Auvergne
Le service pédiatrique du centre hospitalier comptait 7 pédiatres en 2018, selon le journal La semaine de l’Allier dans un article publié en juin dernier. La dernière pédiatre encore en activité a donné sa démission et va arrêter d’exercer en octobre prochain.
"Nous sommes obligés de nous en aller car nous ne pouvons plus cautionner le système dans lequel nous travaillons." Hiba Trraf est épaulée par deux pédiatres étrangers mais qui ne peuvent encore exercer en autonomie. Pour cette jeune médecin, les journées sont longues. Très longues. "Surtout avec les astreintes le soir, on rentre, on est appelé pour des avis. Parfois, il faut revenir comme cette nuit à 3h, pour faire une entrée en néonatologie pour un enfant qui avait besoin de soins. Et on renchaîne sur la journée d'après. On peut tenir quelques mois mais quand on ne voit pas le bout du tunnel et que l'on n'est pas écouté, on s'essouffle."
Montluçon, la deuxième plus grande ville d’Auvergne après Clermont-Ferrand avec un peu plus de 30 000 habitants, risque de se retrouver dès novembre sans professionnel médical à destination des enfants.
A risque
"Il faut 5 pédiatres et 2 pédopsychiatres pour assurer les soins aux petits enfants de Montluçon", poursuit Pierrette Guichon, la présidente du collectif. " Car nous sommes à 100 km de Clermont, mais aussi de Vichy ou Moulins. Si nos enfants sont répartis entre l'Allier, le Puy-de-Dôme et la Creuse, on n'arrivera pas à soigner nos enfants correctement."
Dans le cortège, des professionnels médicaux, des élus et beaucoup d'habitants. "Je n'ai pas le permis, je ne pourrai pas aller à Clermont-Ferrand. Comment je vais faire ?", s'inquiète une maman. "Je suis là pour sauver mon fils", enchaîne une autre. " Il a des soucis de santé, il est hospitalisé tous les 15 jours. C'est le SAMU qui devra l'emmener à Clermont mais il est trop à risque. Il ne supportera pas la route."
Le collectif lance un appel au ministère de la Santé. Il a également contacté les députés et les sénateurs. Sans résultat pour le moment.