Annoncé il y a plusieurs mois par la direction de Goodyear, le plan de départ volontaire sur le site Dunlop de Montluçon a été validé par les syndicats. En contrepartie, la CGT et la CFDT ont obtenu l’abandon du projet de réorganisation du temps de travail.
Dès le début de l’année 2018, la direction de Goodyear avait annoncé sa volonté de supprimer 90 postes à durée indéterminée sur le site Dunlop de Montluçon, dans l’Allier. Un plan de départ volontaire, d’abord jugé injustifié par les syndicats. Ces derniers craignaient notamment que la suppression d’une équipe n’entraîne une complète réorganisation du temps de travail. « Les salariés travaillent déjà très dur et ils devront en plus absorber la charge de travail de ceux qui seront partis puisque le rythme de production restera le même » avait commenté en février dernier un représentant syndical du site.
Après plusieurs semaines de négociation, les syndicats ont fini par signer la rupture conventionnelle collective autorisant la direction à mettre en place le plan de départ (un dispositif rendu possible par les ordonnances Macron). En contrepartie, ils ont obtenu l’abandon du projet de réorganisation du temps de travail. Aucune équipe ne sera donc supprimée, ce qui limite l’augmentation de la charge de travail pour les employés restants. Environ quarante emplois intérimaires sont également préservés. « Pour nous ce n’est pas une victoire, c’est un moindre mal, se désole David Guillaume, délégué syndical de la CGT. Nous sommes pieds et poings liés avec la loi travail donc on a fait comme on a pu. Au moins, seuls les volontaires partiront. Il n’y aura pas de contraintes ».
Près de 90 emplois supprimés
Une fois validé par la Direction régionale des entreprises, de la concurrence, de la consommation du travail et de l’emploi, le plan de départ volontaire devrait entrer rapidement en vigueur. La direction espère ainsi supprimer 88 emplois à durée indéterminée. « Pour l’instant, nous avons identifié environ 70 volontaires, précise le délégué syndical. Une demi-douzaine devrait être mutée sur d’autres sites de production, une trentaine accèdera à une retraite anticipée. Les autres volontaires sont des jeunes avec peu d’ancienneté qui profitent de l’opportunité pour accéder à une formation ou monter leur entreprise ».
Les premiers volontaires devraient commencer à quitter l’entreprise au mois juin avec des indemnités légales et des formations à la clé. Mais la lutte est loin d’être terminée pour les syndicats : « C’est maintenant que les problèmes vont commencer à Montluçon ! alerte David Guillaume. Comme les volontaires souhaitent partir rapidement, il va falloir réorganiser le temps de travail en veillant à ce que les salariés qui restent ne soient pas surchargés. Il ne faut pas oublier que malgré tous ces départs, on leur demande de produire toujours autant de pneus ! »
De son côté, la direction justifie ce plan par une volonté d’améliorer la compétitivité du site et de réduire les coûts de transformation. « Il a pour objectif une amélioration de la performance opérationnelle du site afin de parvenir à des coûts de fabrication qui lui permettront de faire face aux fortes tensions concurrentielles du marché » avait précisé Goodyear dans un communiqué en février dernier.