Après avoir confirmé la présence de lithium sur le site de Beauvoir dans l’Allier, la société Imerys annonce que son usine de conversion sera sur l'agglomération de Montluçon, dans l'Allier.
Après avoir constaté que le site de Beauvoir, dans l’Allier, cachait des "concentrations et des quantités de lithium très attractives", la société Imerys a annoncé lundi que son usine de conversion de lithium serait installée près de Montluçon, à une quarantaine de kilomètres du gisement. "Nous avons choisi un lieu (...) en contrebas de l'autoroute A71 qui fera écran à la fois en termes sonore et visuel pour les habitations les plus proches situées à environ 450 à 500 mètres" et "l'emprise au sol sera réduite à une quinzaine d'hectares", assure Alan Parte, vice-président en charge des projets lithium pour Imerys, en évoquant la station de chargement installée sur les communes de Naves et Saint-Bonnet-de-Rochefort. L'usine de conversion emploiera entre 200 et 250 personnes.
L'usine à proximité de Montluçon
Il a précisé que l’usine de conversion sera située dans l’agglomération de Montluçon, dans la commune de Saint-Victor, sur une friche industrielle. Cette friche est située à une quarantaine de minutes du gisement de Beauvoir à Echassières, où Imerys exploite déjà une carrière de kaolin et où il prévoit d'installer sa mine souterraine d'extraction du lithium. "Nous sommes convaincus que ce site a tous les atouts pour nous accueillir", a assuré M. Parte, estimant qu'il répondait à des "contraintes techniques de surface, d'accès à l'autoroute, au gaz, à l'électricité, à l'eau".
Le minerai sera d'abord transporté depuis la mine dans des canalisations enterrées vers une station de chargement qui sera installée sur les communes de Naves et Saint-Bonnet-de-Rochefort, à une quinzaine de kilomètres. Des trains transporteront ensuite le minerai vers l'usine de conversion de Montluçon et "nous avions annoncé qu'on privilégiait la proximité" et "cet engagement est tenu puisque tous les sites choisis sont dans l'Allier".
Face aux critiques environnementales, le groupe assure "réduire les impacts négatifs", évoquant un "surcoût d'environ 20 %" pour faire de ce projet "un projet responsable", alors qu'un débat public doit se tenir de mars à juillet.
Au moins 34 000 tonnes d'hydroxyde de lithium par an
Pour rappel, le groupe de minéraux porte l’un des plus gros projets européens de mine de lithium à Echassières (Allier). Imerys a pour projet de produire au moins 34 000 tonnes d'hydroxyde de lithium par an dès 2028. Cette quantité pourrait permettre d'équiper environ 700 000 véhicules électriques annuellement, positionnant ainsi le groupe en tant que fournisseur majeur sur le marché européen des batteries et lui attribuant un rôle clé dans l'industrie mondiale du lithium. Le gisement prévu a une durée de vie estimée à 25 ans au minimum, avec un potentiel significatif d'extension, ce qui constitue une source de satisfaction pour le groupe de minéraux.
La France souhaite se défaire de sa dépendance au précieux métal, notamment vis-à-vis de la Chine, pour fabriquer des batteries pour voitures électriques, alors que les véhicules thermiques seront interdits à la vente dans l'Union européenne à partir de 2035.