Les villes moyennes subissent une désertification de leurs centres-villes depuis plusieurs années. À Moulins dans l'Allier, il se perd plus de commerces qu'il ne s'en crée. Pour y remédier, la ville n'hésite pas à mettre la main au portefeuille.
La rue des Couteliers a son tatoueur, son salon de coiffure-barbier vintage, et depuis début juin, son disquaire.
Un magasin ouvert par un retraité qui a accumulé plus de 6.000 pièces en 30 ans, sans compter les appareils hifis d'occasion.
Intervenants : Patrick Lorion, disquaire; Cyril Martin, manager de centre-Ville à Moulins; Pierre-André Périssol, maire de Moulins - LR - Président de la communauté d'agglomération
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©France 3 Auvergne
Un projet mené à bien avec un petit coup de pouce de la mairie : une subvention de 10.000 euros pour réaliser des travaux.
"Cela permet de voir autre chose, de partir sur d'autres pistes, ou de pouvoir acheter plus de stock", explique Patrick Lorion, disquaire.
Le dispositif moulinois pour attirer de nouveaux commerces ne s'arrête pas là. Depuis février, la ville s'est aussi dotée d'un manager de centre-ville.
Cyril Martin est un facilitateur. Il aide de bout en bout les porteurs de projets dans leurs démarches :
"Je permets que le magasin ouvre un peu plus vite. C’est-à-dire qu'un magasin aurait mis 6 mois à ouvrir, il y a encore peu de temps, aujourd'hui on est capable de faire une ouverture en 2,3 mois."
Selon la chambre de commerce et d'industrie de l'Allier, entre 2005 et 2015, plus de 70 enseignes ont mis la clé sous la porte à Moulins.
Mais depuis le mois de février, la tendance semble stopper, voire s'inverser : une vingtaine de commerces ont ouvert dans le centre-ville. Et la mairie veille au grain. La culture et l'équipement de la personne doivent rester dans le centre.
"Il faut que ce qui a été signé par ceux qui font des opérations en périphérie soit respecté. Cela a été signé devant notaire, et maintenant s'ils ne respectent pas, c'est à la justice et l'administration de le faire respecter", affirme Pierre-André Périssol, maire de Moulins (LR) et président de la communauté d'agglomération.
L'initiative moulinoise intéresse au plus haut point. À la rentrée, deux sénateurs doivent venir observer les mécanismes et effets de cette politique de redynamisation du centre-ville.