Une douzaine de costumes des cérémonies des Jeux Olympiques et Paralympiques sont arrivés au musée du costume de scène de Moulins. Dès février, les visiteurs pourront par exemple admirer l’une des Marie-Antoinette de l’ouverture des JO.
Ceux qui ont aimé les cérémonies des Jeux Olympiques et Paralympiques 2024 à Paris pourront les revivre, d’une certaine manière, à Moulins. En effet, le CNCS (Conservatoire national du costume de scène) est en train de faire l’acquisition d’une douzaine de costumes créés pour ces cérémonies. Le processus a été entamé avant même la fin des Jeux, raconte Delphine Pinasa, la directrice : “Ce sont les organisateurs qui nous l'ont proposé. C'était en plein mois d'août, donc ce n'était même pas terminé. Nous, on y avait pensé, évidemment. C'est pour ça qu'on avait fait l'exposition qui vient de se terminer sur Philippe Decouflé. Le CNCS conserve une partie des costumes des Jeux olympiques de 92. Dans cette symbolique, on avait pensé, évidemment, à ceux de 2024. On était alertes sur le sujet mais on ne pensait pas que ça arriverait aussi vite. Les premières démarches ont été faites au mois d'août avec le Comité Olympique lui-même.”
Une douzaine de costumes
Le musée s’est vu proposer un certain nombre de costumes, parmi lesquels il a pu faire un choix. “Certains musées s’étaient aussi positionnés de manière assez forte, le musée du Sport à Nice et le musée des Jeux Olympiques notamment. Ils avaient déjà fait une sélection. Évidemment, les tenues qui ont été faites par la maison de couture Dior leur appartiennent et sont donc exposées dans les galeries de la maison Dior. Les installations sont assez éphémères et on doit libérer les locaux quand les Jeux Olympiques sont terminés. C'est pour ça que ces contacts se font très en amont. Les costumes sont arrivés dans la foulée”, raconte la directrice.
Marie-Bénédicte Seynhaeve-Kermorgant, responsable du département des collections, s’est rendue à Paris pour choisir les costumes : “On en a 12 qui vont rentrer en collection musée de France, qui proviennent de plusieurs tableaux de la cérémonie d'ouverture des Jeux olympiques, de la cérémonie de clôture et aussi de la cérémonie d'ouverture des jeux Paralympiques car c'était important pour nous de représenter le plus d'artistes possible.” Pour l’heure, impossible de les admirer, sauf un. En effet, l’acquisition des costumes, pourtant déjà dans les locaux du musée, n’est pas finalisée. “On est dans une démarche qui n'est pas totalement aboutie, les documents sont en cours de validation de part et d'autre. On doit valider avec la direction des musées de France les acquisitions. Un comité d'experts se réunit pour entériner une décision de conserver ces éléments. Ensuite, ils feront partie des collections publiques et deviennent des objets inaliénables et imprescriptibles qu'on doit conserver dans les meilleures conditions", indique Marie-Bénédicte Seynhaeve-Kermorgant.
Divers costumes acquis
“Sur les Jeux Paralympiques, on a la silhouette du trompettiste André Feydy, le costume avec des chaussures Repetto de Louane Pommier. Pour les Jeux olympiques, on a plusieurs tableaux qui sont représentés, dont “La vie en rose”. On a choisi un costume de croissant parce qu’il avait un assemblage de tissu qui nous intéressait. Le Cyrano de Bergerac trouve tout à fait sa place dans le lieu consacré à la scénographie de théâtre. On a des Marie-Antoinette du fameux tableau devant la conciergerie. C'est assez intéressant parce que c'est tout un système de Gabrielle, des accessoires dorsaux, des harnais qui se mettent sur les épaules. On voit bien comment est configuré le mannequin”, se réjouit Marie-Bénédicte Seynhaeve-Kermorgant. Les visiteurs pourront admirer une des Marie-Antoinette dans la prochaine exposition “Trésors des collections”, qui sera visible à partir du 15 février au musée. “On est en train d'acquérir 4 pièces des performeurs du tableau qui s'appelait “Sportivité”, ajoute-t-elle. “Ce ne sont pas des interprètes classiques puisque ce sont des sportifs de haut niveau qui se produisaient”.
Une nouvelle exposition permanente
D’autres costumes seront potentiellement consultables par des chercheurs ou disponibles pour des workshops “ou des manifestations particulières.” Le musée ouvre également de manière pérenne un espace de 3 salles qui parlera des costumes de scène sous toutes les coutures. Les sujets changeront au fur et à mesure des années : “Dans ce nouveau lieu permanent, on va faire des rotations de costumes puisque les costumes sont trop fragiles pour être montrés de manière permanente. Lors de la prochaine rotation, on pourra tout à fait présenter un costume des Jeux Olympiques. Les costumes sont régulièrement changés. On pourra les voir au fur et à mesure de ces rotations””. Le musée peut également les solliciter pour des expositions temporaires ou pour des prêts.