Les joueuses d’Yzeure (Allier) ont disputé la finale de la coupe de France Féminine de football dimanche 15 mai. Malgré une lourde défaite (8-0), les Bourbonnaises sont très fières de leur parcours.
Le Paris Saint-Germain a remporté sa troisième coupe de France féminine dimanche à Dijon après avoir largement battu par 8 à 0 le club amateur d'Yzeure (Allier), 3e de division 2, pour lequel la fête aurait pu virer à un véritable cauchemar si le PSG n'avait pas levé le pied. Le score était de 5-0 après seulement treize minutes de jeu et de 6-0 à la mi-temps, traduisant le gouffre entre une formation de niveau européen, éliminée en demi-finale de la Ligue des Champions par Lyon cette saison (3-2, 2-1), 2e de la D1, et une formation au sein de laquelle toutes les joueuses travaillent avant de s'entraîner cinq soirs par semaine, et ce dans des conditions précaires très éloignées de celles ultra-modernes dont bénéficient les joueuses de Didier Olle-Nicolle à Bougival (Yvelines). Un gouffre à l'image du score qui est le plus gros enregistré pour une finale de cette épreuve dont la première édition s'est achevée en 2002. Privées de finale européenne et distancées en championnat de France avec cinq points de retard sur l'OL à deux journées de la fin, minées par les remous de l'affaire Kheira Hamraoui, toujours écartée, les Parisiennes se contenteront donc, très probablement, de ce maigre lot de consolation. Voici tous les buts en vidéo.
"C'est déjà incroyable d'être parvenues jusqu'ici avec les moyens que nous avons"
Clara Moreira, milieu d'Yzeure, rend hommage au club vainqueur : "C'était un rêve éveillé. Nous avons eu du mal à trouver le rythme, forcément, le PSG a été demi-finaliste de Ligue des Champions, tout va plus vite et avec plus d'intensité. C'était un immense plaisir, nous avons profité à fond. Dans les dernières minutes, nous avions le sourire. C'est déjà incroyable d'être parvenues jusqu'ici avec les moyens que nous avons et les structures dont nous disposons, c'est extraordinaire. Je suis très fière, très fière de l'équipe et du parcours. Le PSG nous a respecté, nous a mis huit buts. Elles sont meilleures que nous. Nous avons beaucoup de travail, ça se voit. Le début était difficile, il y a un mélange d'émotions, ce sont des moments que l'on ne vit pas tous les jours. Notre équipe est jeune aussi, nous devons prendre en expérience. Ça restera un très beau souvenir. Bien sûr, le score fait un peu grincer. Mais elles ont été top, elles nous ont permis de lever la Coupe avec elles".
Un tir cadré pour Yzeure
Certes, les esprits critiques avanceront qu'elles ont gagné sans gloire mais la finale a constitué pour le PSG, et ses huit millions d'euros de budget, l'obstacle le plus facile après avoir éliminé successivement, Dijon (0-0, 5-4 t.a.b.), Lyon (3-0), Montpellier (3-1) et Fleury (4-2), tous pensionnaires de l'élite. De son côté, Yzeure, 275 000 euros pour boucler sa saison, qui n'alignait, comme à son habitude, que quinze joueuses sur la feuille de match pour des raisons autant sportives que budgétaires, n'a affronté que des adversaires inférieurs ou égal au sien pour se hisser jusque-là. C'est ce qui a donné cette finale déséquilibrée, même si les Bourbonnaises ont compté jusqu'au bout sur le soutien de leurs mille supporters sur 7 000 spectateurs. Ainsi, après avoir porté le score à 5-0 par Sara Dabritz d'une reprise du pied droit dès la 13e minute, les Parisiennes ont arrêté, à 6-0, de célébrer leurs buts à l'image de Marie-Antoinette Katoto qui a marqué trois fois de la tête en première période (3, 7, 31) tout comme Paulina Dudek (3-0, 10).
"Malgré le score, elles n'ont rien lâché"
Ophélie Meilleroux, entraîneure d'Yzeure, a déclaré : "Nous savions que le PSG avait des qualités supérieures aux nôtres, notamment sa force offensive et le mot d'ordre était de se faire plaisir, de tout donner pour n'avoir aucun regret. Sur le match, les Parisiennes ont fait la différence et c'est logique. Mes joueuses ont pu voir la marge d'évolution qu'elles peuvent avoir dans leur carrière. A 5-0, je leur ai dit de continuer et de ne pas lâcher. Nous nous l'étions dit avant le match. Nous avions imaginé plein de scénarii. Il faut réaliste, nous sommes en D2 et elles jouent en coupe d'Europe avec de nombreuses internationales. Il n'y a pas de peine à avoir, la marche étant tellement haute. Je suis fière de mes joueuses et malgré le score, elles n'ont rien lâché. Elles ont pris plaisir malgré la défaite, profitant du moment jusqu'au bout, c'est important. Après le quart de finale contre Rodez, nous avons senti un véritable engouement derrière nous. On espère recevoir maintenant beaucoup plus de soutien après notre parcours pour que notre club continue de grandir. Notre budget est très faible et malgré cela nous sommes en haut de tableau en D2". De son côté, Ashley Lauwrence a inscrit le quatrième but d'un tir sous la barre (4-0, 12) et le septième d'une tentative lointaine (7-0, 59). Dabritz s'est offert un doublé (8-0, 73). Dès le retour de la mi-temps, Grace Geyoro a aussi trouvé le poteau (47) et Yzeure a dû attendre la 60e minute pour déclencher son unique tir cadré par Maelys Goumeziane.