Replay : retour sur le débat des élections municipales à Moulins, dans l’Allier, mercredi 4 mars. Sur le plateau de France 3 Auvergne, 4 candidats ont débattu : Pierre-André Périssol, Stefan Lunte, Yannick Monnet et Philippe Outteryck.
 

Mercredi 4 mars, sur le plateau de France 3 Auvergne, a eu lieu un débat dans le cadre des élections municipales à Moulins, dans l’Allier. Lors de ce débat, présenté par Fabien Gandilhon de France 3 Auvergne et Eric Le Bihan de France Bleu Pays d’Auvergne, ont débattu :
- Pierre-André Périssol, maire sortant soutenu par LR et LREM, qui conduit la liste « Moulins au cœur, plus forts ensemble »
- Stephan Lunte, qui conduit une liste Divers droite « Pour Moulins »
- Yannick Monnet, qui conduit une liste d’Union de la gauche « Moulins, ma cité »
- Philippe Outteryck, qui conduit la liste « Lutte Ouvrière – Faire entendre le camp des travailleurs » 

La question d'Emmaüs

Parmi les temps forts du débat, les 4 candidats ont débattu de l’aménagement des locaux de l’ex Ceme dans lesquels Emmaüs souhaite s’agrandir. Pierre-André Périssol affirme : « Nous avons fait une proposition à Emmaüs en septembre 2018, sur laquelle nous avons une lettre d’Emmaüs national et local, en février mars 2019, nous disant ok mais à un certain nombre de conditions, notamment que cela ne dépasse pas 1,5 million. On est d’accord, mais depuis, il n’y a pas eu de possibilité de les rencontrer ».

Yannick Monnet rétorque : « Mais attendez, il faut raconter toute l’histoire quand même. Emmaüs s’est porté acquéreur de cette entreprise. Quinze jours avant la fin du délai de préemption, la municipalité a délégué ce droit de préemption à Moulins Habitat à l’époque, qui a pris les locaux. Attendez, ce ne sont pas des méthodes. Il faut savoir que Moulins Habitat a envoyé à Emmaüs les huissiers de justice et la police. Ecoutez, il faut être sérieux. On respecte les associations. Emmaüs c’est 100 000 visites par an, soit plus que le CNCS. Sur ce dossier-là, la mairie n’a pas respecté l’association. En plus l’association a fait un projet alternatif qui justement renverse cette contrainte technique et qui n’a même pas été étudié par la municipalité ».

Philippe Outteryck ajoute : « Je ne suis pas aussi bien au courant que monsieur Monnet mais honnêtement Emmaüs sert beaucoup à la réinsertion de beaucoup de gens qui sont en difficulté, d’anciens SDF notamment ou d’anciens détenus qui grâce à Emmaüs peuvent retrouver un peu de travail, parfois un logement. En les empêchant de s’installer à cet endroit on les condamne à mort ».

Stephan Lunte précise : « C’est un gros dossier parce qu’Emmaüs ça compte pour les personnes. C’est utile pour les personnes. On ne peut que déplorer que la municipalité sous la conduite de Pierre-André Périssol n’ait pas été en mesure de mener un dialogue avec l’association Emmaüs. Je suis désolé, le dialogue n’était pas possible. La procédure de préemption n’est pas suspendue mais elle est annulée purement et simplement. Aujourd’hui, il y a la déclaration d’utilité publique qui était forcée. Donc la question que l’on se pose est, si demain Pierre-André Périssol est réélu, va-t-il exproprier Emmaüs qui aujourd’hui est propriétaire du site du Ceme ? Voilà la question ».

Pierre-André Périssol lui répond : « C’est complètement faux et il le sait parfaitement. Emmaüs n’est pas propriétaire du site du Ceme. On parle d’un problème de forme. Je vais revenir sur le fond. Une enquête publique a été faite. La préfète a déclaré d’utilité publique le projet de coulée verte d’éco-quartier (…). Je veux qu’Emmaüs marche beaucoup mieux que là où il est aujourd’hui où un certain nombre de choses ne peuvent pas fonctionner. D’où la proposition qu'on leur a faite et qu’ils ont trouvée très bien, avec un certain nombre de conditions que l’on remplit. Cela sera beaucoup mieux là-bas. Simplement ils nous disent qu’ils ne veulent qu' parler après les élections, qu’ils ne veulent pas politiser le débat ».
La question de l'avenir du site d'Emmaüs a été abordée. ©France 3 Auvergne


 

Le problème d'un deuxième pont

Autre temps fort du débat, la question d’un deuxième pont sur l’Allier. Pierre-André Périssol affirme : « Le deuxième pont, nous l’avons obtenu grâce au courage de la préfète. Nous allons lancer les consultations pour choisir les entreprises la semaine prochaine. Les travaux commenceront avant la fin de l’année et ils seront finis à la fin de l’automne 2023. Il est très intéressant de voir que l’on nous dit aujourd’hui que je suis toujours pour le deuxième pont. Lorsque Stephan Lunte démissionne, il le fait pour 3 dossiers, dont le deuxième pont. Et il dit que des moyens très importants y sont consacrés mais que nous rencontrons des difficultés pour entretenir la voirie. Lorsqu’il dit aujourd’hui qu’il était contre ou qu’il aurait souhaité que l’on fasse un plan de circulation, il déclare en conseil municipal, le 14 avril 2017, que parler du plan de circulation avant l’ouverture du deuxième pont, ça n’a pas de sens. Si nous avons obtenu l’arrêté de la préfète c’est parce que nous avons réussi à réunir dans une même salle des élus de droite et de gauche qui ont tous dit qu’il fallait le deuxième pont, y compris le député, qui est communiste. Il y avait 2 absents Stephan Lunte et Yannick Monnet ».

Visé, Stephan Lunte lui rétorque : «  Il n’y a pas de condition préalable, pour être en faveur de ce deuxième pont, d’assister à une réunion électorale de monsieur Périssol. A chaque occasion, vous voulez me faire dire que je suis contre ce deuxième pont. Je ne suis pas contre ce pont. Vous-même l’étiez en 2008. Aujourd’hui je préfère que l’on se réunisse autour de cette table pour parler des projets d’avenir. Dans ce sens-là, j’aimerais bien que l’on aille dans cette direction ».

Yannick Monnet ajoute : « Ce qui me préoccupe, c’est d’abord l’état du pont Régemortes. Rien n’est prévu pour le réparer. Il faut 4 millions d’euros pour le réparer. Nous nous sommes renseignés. Il y a un certain nombre de travaux à faire en 3 étapes. Mais on ne se préoccupe pas de la réparation du pont Régemortes, qui est dans un état très délicat. La deuxième chose est le plan de mobilité. Depuis 12 ans, il n’y a toujours pas de plan de mobilité. Il y en a eu un, préparé en 2012, mais on s’est arrêté, on ne l’a même pas validé en conseil communautaire. Aujourd’hui on n’a pas de plan de mobilité sur l’agglomération, ce qui est un vrai problème ».

Pierre-André Périssol précise : « Et maintenant que l’on aura un deuxième pont, on lance un plan de mobilité en 1 an, 1 an et demi. Il y a 3 ans et demi avant d’avoir le pont (…) ».

Philippe Outteryck conclut : « C’est sûr, il faut un deuxième pont. Ce n’est pas le problème. Le problème est dans tout ce qui va accompagner ce pont. Le réseau de bus est lamentable à Moulins ».
La question d'un deuxième pont a été abordée. ©France 3 Auvergne

Le thème de la sécurité

Dernier temps fort du débat, celui de la sécurité. Pierre-André Périssol affirme : « La sécurité de nos concitoyens est la compétence de l’Etat. En revanche, il est indispensable que la ville se mobilise. C’est ce que nous faisons, d’abord en réunissant tous les acteurs et c’est ce que nous avons fait lorsqu’il s’est développé un climat d’insécurité, depuis à peu près un an, dans la ville. Nous avons fait des réunions publiques. Il y a eu des décisions, à la fois de justice et des mobilisations de la police qui ont permis d’obtenir un mieux. Deuxièmement, la ville a décidé de recruter 2 policiers municipaux supplémentaires qui sont expérimentés face à ces situations de délinquance. Troisièmement, nous allons poser, et nous avons commencé ce matin, la pose de caméras, dans un certain nombre de points, qui sont reliés par fibre optique à deux centres de surveillance urbaine, la police municipale et la police nationale. Nous allons évidemment continuer en mettant la fibre pour pouvoir le faire dans d’autres quartiers. Je constate que nous avons agi et il faut aller plus loin ».

Stephan Lunte souligne : « On sent très bien que l’insécurité, les incivilités, les délits sont une vraie préoccupation pour beaucoup de concitoyens. Un certain nombre de mesures ont été votées au dernier conseil municipal et je les ai soutenues, j’étais d’accord. Je pense que l’on peut aller encore un peu plus loin. Au lieu de simplement organiser des réunions de concertation, des discussions, on aurait pu dès le départ, quand la situation s’est dégradée, réfléchir avec notre police municipale comment changer ses missions et faire qu’elle soit aussi présente le soir dans des points qui sont un peu stratégiques. Une présence souvent ça suffit pour diminuer les incidents ».

Philippe Outteryck ajoute : « Avant il y avait des éducateurs de quartier, de éducateurs de rue. Il y avait aussi des îlotiers, qui connaissaient les jeunes du quartier. Quand ils faisaient une bêtise, au lieu de mettre un PV, ils allaient les voir et leur disaient d’arrêter de faire des bêtises. Cela se passait très bien, il y avait beaucoup moins de casse et aussi beaucoup plus d’animation dans les quartiers (…) ».

Yannick Monnet conclut : « La sécurité fait partie des priorités mais je pense qu’il faut traiter cela avec sérieux et ne pas chercher à jouer avec les émotions des gens. Il faut avoir un discours un peu sincère. Mes deux collègues de droite ont soutenu il y a 3 ans à l’élection présidentielle et législative la suppression de 500 000 fonctionnaires. Et maintenant ils demandent un renforcement de la police. Il faut savoir ce que l’on veut. Je suis pour plus de fonctionnaires sur le territoire et notamment de la police de proximité. Mes deux collègues disent que c’est une compétence de l’Etat mais proposent des solutions qui devraient relever de l’Etat. Ce n’est pas cohérent. La prévention est le devoir d’une municipalité en termes de sécurité. Nous proposons des médiateurs de rue, pour remettre de l’humain dans la ville. Les caméras ne règlent rien ».

Vous pouvez revoir l'intégralité du débat ci-desssous.



Grâce à cette carte, vous pourrez suivre l’intégralité des débats organisés par France 3.
 
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