L'une des conséquences de l'inflation est le boom de l'occasion. Un marché en plein expansion depuis plusieurs années : il est dopé par la hausse des prix. Illustration à Moulins.
Dans les locaux d’Emmaüs à Moulins, inflation rime avec fréquentation. Semaines après semaines, les clients sont nombreux à venir ici dénicher la bonne affaire. Véronique Mazière, cliente régulière, indique : « L’inflation joue aussi sur les vêtements, du coup, j’achète de plus en plus chez Emmaüs et je pense ne pas être la seule ». Océane Clain, cliente régulière, souligne : « La seconde main, c’est moins cher et même pour la planète, c’est plus écologique ». Les clients sont réguliers pour la plupart mais on compte également des nouveaux venus. Jean-Jacques s’occupe du rayon livres depuis quatre ans : il voit régulièrement de nouvelles têtes. Jean-Jacques, compagnon d'Emmaüs, explique : « Ce sont des gens de tous horizons. Ce ne sont pas que des malheureux. De plus en plus de monde vient s’habiller à Emmaüs ».
Des dons moins nombreux
Dans cette boutique solidaire du Secours populaire, ouverte deux samedis par mois pour des ventes exceptionnelles, la fréquentation également est en hausse. Il y a plus de personnes aidées et plus de clients. Béatrice Gueble, cliente régulière, ajoute : « Dans les magasins, les prix des vêtements ou autres sont déjà excessifs. J’adore les brocantes c’est pour cela que j’achète beaucoup ici ».
Comme à Emmaüs, les dons d’objets neufs ou en très bon état sont moins nombreux qu’il y a quelques années. Explication à ces dons moins nombreux, l'impact des sites Internet de revente et la baisse des stocks. Sylvie Prudon, bénévole au Secours populaire français, précise : « On met cela sur le compte d’un approvisionnement plus réduit dans les enseignes et sur leur politique de vente à tout prix. Non seulement il y a les soldes traditionnels mais en plus, il y a sans arrêt du dégriffage. Cela ne peut plus fonctionner : ils n’ont plus rien à nous donner ».
Un marché de l’occasion qui devrait continuer à se développer en France et dans le monde. Selon une étude américaine, en 2030, il pourrait atteindre 74 milliards d'euros.