La Zone à Faibles Emissions (la ZFE) sera étendue aux porteurs de la vignette Crit'Air 3. Près de 50 000 véhicules sont concernés sur la métropole lyonnaise. À quelques jours de son entrée en vigueur, les esprits s'échauffent. La métropole a annoncé étudier de nouvelles dérogations pour les salariés en horaire décalé.
À l'approche de la date fatidique, il y a ceux qui n'ont rien prévu, ceux qui demandent plus de temps et ceux qui considèrent que tout est prêt. Mais la mise en pratique des nouvelles règles de circulation automobile est loin d'être actée, et pourtant.
Au 1er janvier, les presque, 50 000 véhicules classés Crit'Air 3 n'auront plus le droit de circuler dans les rues de Lyon et quelques communes limitrophes.
Des aides à l'achat d'un véhicule récent
Dans ce cadre, la Métropole de Lyon a décidé de rappeler "l’offre d’accompagnement qu’elle met à disposition des habitants et des professionnels". Dans un communiqué, elle précise les conditions et invite les citoyens à consulter son site internet pour connaître les montants des aides à l'achat d'un nouveau véhicule ou d'un vélo.
La Métropole peut accorder jusqu’à 3 000 €, en fonction de critères de revenus et du véhicule acheté. Depuis septembre 2022, la Métropole de Lyon a attribué un montant total de 890 000 € d’aides aux particuliers. Pour les artisans et les PME, les aides se chiffrent à plus de 3,5 M€ rien que sur l’année 2024.
Métropole de Lyon
"Petit rouleur"
La métropole ajoute qu'elle a créé une dérogation "Petit rouleur". Elle est destinée aussi bien aux particuliers qu’aux professionnels, et ce, "quel que soit leur lieu d’habitation ou d’exercice, quel que soit leur véhicule". Elle ouvre un droit à 52 jours de circulation par an dans la ZFE, soit l’équivalent d’un jour par semaine. Elle vise les propriétaires de véhicules classés Crit'Air 3 (et plus) qui ne les utilisent que très rarement. Près de 6000 comptes auraient déjà été créés.
"Zone à forte exclusion"
Mais, pour certains élus de l'opposition, il faudrait "plus de dérogations", car cette zone à faibles émissions serait une "zone à forte exclusion", selon David Kimelfeld. Il cite notamment les classes sociales défavorisées et les salariés qui travaillent en horaires décalés, comme les personnels soignants qui n'ont pas forcément "l'alternative avec les transports en commun."
Ce n'est pas le père Noël qui va apporter sous le sapin aux travailleurs modestes et aux classes moyennes des véhicules électriques ou Crit'air 1. Les aides, si elles étaient si alléchantes que ça, elles auraient été prises d'assaut, et ce n'est pas le cas.
David Kimelfeld, président du groupe "Social, démocrate et progressiste"
Une dérogation spéciale "horaire décalé"
Invité du journal Ici 19/20 ce lundi 16 décembre, Jean-Charles Kohlhaas, vice président en charge des mobilités à la métropole a annoncé que des dérogations étaient à l'étude pour les salariés qui travaillent en horaire décalé. Des discussions sont en cours avec les organisations patronales pour en définir les modalités. Selon nos informations, ces dérogations seraient acceptées avec une attestation de l'employeur. Elles ne seraient, de toute façon, pas en vigueur pour le 1er janvier.
Transports en commun
La métropole a précisé, par ailleurs, des actions sont menées depuis quelques années, comme les rendez-vous à l'agence des mobilités ou le covoiturage. Elle rappelle également les 2,5 milliards d'euros investis sur le plan de mandat 2020-2026 pour le développement des transports en commun.
Contrôles de police
Pour rappel, au 1er janvier 2025, les véhicules légers risqueront une amende de 68 euros pour non-respect des restrictions de circulation. Mais les radars intelligents promis par l'Etat pour faire respecter ces nouvelles règles ne seront pas installés avant la fin de l'année 2026. "Des opérations ponctuelles" seront malgré tout menées avec les forces de police.