Pourquoi une association de défense des animaux dénonce des lâchers de poissons dans l’Allier

Faut-il interdire l'empoissonnement des rivières ? C'est ce que demande une association de défense des animaux pour prendre en compte la souffrance des poissons. Dans l'Allier, la polémique fait rage.

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Dans le village de Hérisson, dans l’Allier, l’incompréhension règne. C'est une lettre envoyée à la mairie qui a mis le feu aux poudres. Un association parisienne proteste contre l’empoissonnement de la rivière Aumance, qui concerne des carpes, des tanches, des gardons et des brochets. La lettre a été envoyée à plusieurs maires et députés. Elle demande une réforme de la pêche de loisirs et la prise en compte de la souffrance des poissons élevés pour repeupler les rivières. Amandine Sanvisens, présidente de l’Association Paris Animaux Zoopolis (PAZ)  indique : « Il s’agit d’un milieu qu’ils ne connaissent pas. Les poissons ne sont pas habitués. Potentiellement, ils ne sauront pas se nourrir. Pour certains, selon les espèces, ils seront mangés très rapidement par d’autres poissons. Evidemment, dès qu’ils verront un hameçon avec un appât, ils seront extrêmement vulnérables, piégés par les pêcheurs. Ensuite, ce sont des blessures avec les hameçons, qui sont profondes dans la bouche. Puis c’est l’asphyxie, car les poissons sont hors de l’eau et manipulés par les pêcheurs ».

Des pécheurs qui se justifient 

A Hérisson, les pêcheurs ne comprennent pas ce courrier. Daniel Alinot, président de l'APPMA (Association agréée de pêche et de protection des milieux aquatiques) de Hérisson, raconte : « Madame le maire est chargée d’administrer la commune. Elle connaît la rivière. Ce n’est pas elle qui a la charge des repeuplements dans la rivière. Pourquoi ne s’est-on pas adressé à moi directement ? ».

L'empoissonnement est une nécessité selon les pêcheurs. Damien Maillet, vice-président de l'APPMA de Hérisson, explique : « En période de sécheresse, malheureusement on ramasse beaucoup de poissons qui sont décédés, à cause du manque d’oxygène dans l’eau et à cause de la baisse du niveau d’eau. Tous les ans, l’hiver, on met des poissons vivants, et l’été on va chercher des poissons morts. Cela arrive de plus en plus tous les ans ». Mickaël Lelièvre, directeur de la Fédération départementale pour la pêche et la protection des milieux aquatiques, ajoute : « Sur les secteurs où les populations de poissons sont en bon état et se portent bien, on ne fait pas de déversement, on ne fait pas d’apport de poissons. On fait ce qu’on appelle une gestion patrimoniale, avec des actions de restauration du milieu aquatique ». 

Un entretien entre les deux parties est prévu le 15 janvier.

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