C'est la 9e édition du festival Portrait(s) à Vichy, dans l'Allier, jusqu'au 19 septembre. C'est une balade photographique partout dans la ville. Le programme est exclusivement français. 12 artistes exposent leurs portraits ancrés dans notre société.
Pour cette 9e édition du festival Portrait(s) à Vichy, dans l'Allier, l'organisation propose une balade photographique le long de l'esplanade du lac d'Allier, au centre culturel et partout en ville. 12 artistes exposent leurs portraits.
Sous les yeux d'Isabelle Huppert
C'est le cas de Carole Bellaïche qui raconte son histoire d'amitié photographique avec Isabelle Huppert. Depuis 25 ans, elle portraitise l'actrice française en studio, mais aussi dans la rue, dans des cafés ou en voyage. Leur première séance date de 1994. "C'était un jour d'été, la journée était très très longue, raconte Carole Bellaïche. Elle a été grimée en Marlène. Et ensuite, on a tout enlevé, le maquillage et tout, on a vraiment eu envie de faire ça. On a terminé la séance à 23 heures, on a fait des photos un peu partout dans cette maison qu'on m'avait prêté au bord de la Seine. Et quand elle a vu les photos, elle a été très émue. Il y a eu quelque chose, et elle m'a dit Carole, c'est sublime".
Elles ne se sont plus quittées. De cette mosaïque d'images tantôt scénarisées tantôt improvisées, Carole a fait un livre. Des photos choisies prennent vie en extérieur et affichent la confiance magique qui unit Carole et Isabelle. "C'est passionnant de photographier un visage sous toutes ses formes. Une lumière change un visage, une coiffure, la longueur des cheveux, les vêtements qu'elle porte, tout ça change le visage. D'ailleurs, on n'a pas fini, on continue", ajoute la photographe.
Une balade photographique française
Carole Bellaïche est la cheffe de file de 12 photographes français exposés cette année. Avec la crise sanitaire, les photographes n'ont pas pu montrer leur travail. "C'est pour ça que l'on a décidé de la dédier à un programme 100 % français, des auteurs et artistes photographes français. On voulait leur rendre hommage, les soutenir et redistribuer les droits d'auteur sur le territoire", explique Fany Dupêchez, directrice artistique de "Portrait(s)".
Les photographes sont les témoins du temps. Pendant 30 ans, Ralf Marsault a fréquenté les communautés punk de Paris, Londres et Berlin. Il met en scène les portraits d'une génération en liberté. "Je crois qu'on a vécu quelque chose d'inouïe, c'est la chute du mur à Berlin. Tout le monde s'en souvient à la fois comme d'une liberté à la fois dangereuse, mais en même temps fascinante. C'est quelque chose qui nous a construit et qui m'aide, moi, à continuer dans ma propre recherche", évoque le photographe.
Quand le sport devient du polar
Il y a aussi du sport dans ces Portrait(s). Pendant des semaines, Frédéric Stucin a photographié des athlètes Vichyssois. Amateurs ou professionnels, il les a regardé comme des acteurs et imaginé des scénarios où leur pratique sportive devient un décor de polar. "Je n'avais pas envie de rendre une photographie type magazine, des sportifs attendus en short avec leur terrain derrière. Je voulais une fiction. On a profité du confinement parce que c'était pénible et de là, on peut en faire quelque chose de joyeux. On va transformer les vichyssois en gangsters du sport", raconte Frédéric Stucin.
Jusqu'au 19 septembre, Vichy affiche ces Portrait(s) dans toute la ville.