Jeudi 26 novembre, dans l’Allier, le parquet a requis une relaxe générale devant le tribunal correctionnel de Cusset dans le dossier de l’incendie du Palm Beach de Vichy. Quatre personnes avaient péri en 2011. Ces réquisitions ont choqué les parties civiles.
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Le parquet a requis une relaxe générale jeudi 26 novembre devant le tribunal correctionnel de Cusset (Allier) au procès de l'incendie du Palm Beach, un immeuble de Vichy dans lequel avaient péri quatre personnes en 2011. Plus de neuf ans après les faits, le syndic de copropriété de cet immeuble, Square Habitat, comparaît pour "homicide involontaire" en raison de manquements présumés à des obligations de sécurité, aux côtés d'un résident poursuivi pour "destruction, dégradation ou détérioration involontaire d'un bien". En fin de journée, après moins de sept heures d'audience, le procureur de la République Éric Neveu a requis "une relaxe générale". Si "à un moment donné, la justice ne peut pas démontrer la culpabilité, elle doit entrer en voie de relaxe" et "dans cette affaire j'ai beaucoup d'interrogations", a-t-il justifié. "Il n'y a pas assez d'éléments, en termes de preuve, qui me permettent de constater que les prévenus n'ont pas respecté les règles et se sont affranchis de leur obligation de prudence", a ajouté le magistrat, tout en évoquant une "affaire terrible" et "des vies dévastées" par l'incendie de cet immeuble, "l'un des fleurons de Vichy".
Des avocats « choqués »
Les avocats des parties civiles se sont dit "choqués" que cette demande de relaxe intervienne après "
de longues années de procédure". "
Cela ajoute à la douleur des familles", "c'est extrêmement destructeur", a estimé Me Laurent Gard. Cette "
impunité totale n'est pas entendable", a plaidé de son côté Éric Nury, avocat d'une autre famille de victime.
Quatre victimes
Dans la nuit du 31 janvier au 1er février 2011, un incendie avait embrasé cet imposant immeuble de 12 étages, situé sur les bords de l'Allier à Vichy et comprenant 33 appartements. Alertés peu après 02H00, les pompiers avaient procédé à de nombreuses évacuations. Mais trois femmes, âgées de 83, 93 et 95 ans, étaient décédées dans leurs appartements des 7e et 10e étage, intoxiquées par les fumées. Un quatrième résident âgé de 82 ans, gravement brûlé, était mort à l'hôpital quelques semaines plus tard. Le feu était parti depuis la buanderie de l'appartement du prévenu situé au 4e étage. L'enquête a déterminé que l'homme avait "bricolé" une installation électrique pouvant être à l'origine du sinistre.
Des manquements constatés
Entendu à l'ouverture du procès, cet homme de 59 ans, lunettes, chevelure blanche, avait admis qu'il ne connaissait "
pas grand-chose à l'électricité" et s'était fait conseiller par un magasin de bricolage. L'enquête avait aussi relevé plusieurs manquements du syndic de copropriété, notamment l'absence de moyens d'évacuation au 12e étage et d'isolement entre la cage d'escalier et le dégagement des appartements. La colonne sèche de l'immeuble construit en 1962, qui aurait permis aux pompiers d'éteindre plus rapidement l'incendie, s'était avérée défectueuse et inutilisable. Mais pour Me Louis-Marie De Roux, avocat de Square Habitat,
"il n'y a aucune faute qui puisse justifier une condamnation" car un syndic "ne peut être tenu responsable des vices de construction qui affectent un immeuble". Le procès, qui regroupe une cinquantaine de victimes - locataires, propriétaires, familles des personnes décédées - doit s'achever vendredi 27 novembre après les plaidoiries de la défense.