D’après l’INSEE, la région Auvergne-Rhône-Alpes fait partie des 3 régions en 2022 où il y a eu le plus de cambriolages. L’Auvergne est un peu épargnée, sauf le Puy-de-Dôme et l’Allier. Ces département connaissent aussi depuis peu une recrudescence de ces vols. Un policier explique ce phénomène et donne quelques conseils pour se protéger.
Depuis le début du mois d’août, les policiers de Vichy, dans l’Allier, assistent à une recrudescence ponctuelle des cambriolages. Les voleurs opèrent dans des immeubles, en pleine journée. Un capitaine de police du commissariat de Vichy explique : « Les cambriolages ont principalement eu lieu dans le centre-ville de Vichy, dans des appartements, dans les étages. Ils ont lieu en journée, plutôt l’après-midi, avec des créneaux horaires reserrés. On a par exemple certaines victimes qui sont parties de chez elles à 14 heures et qui sont revenues à 16 heures : elles avaient été cambriolées ».
Un mode opératoire identifié
Le mode opératoire des cambrioleurs est bien rôdé. Ils opèrent notamment dans la cité thermale : « Je ne me prononce pas sur les cambriolages dans le département. Mais sur Vichy, traditionnellement pendant les vacances, il y en a, avec des pics de dépôts de plainte début août ou début septembre. Il y a eu une grosse chute depuis le COVID. Le phénomène a repris. On retrouve le même niveau d’avant confinement. Dans l’agglomération vichyssoise, des communes sont touchées : Bellerive et Creuzier-le-Vieux. Ce sont des villes pavillonnaires ». L’hypothèse d’un repérage n’est pas sûre, selon le policier : « Il est difficile de dire s’il y a eu du repérage, car il s’agit d’immeubles. Dans un pavillon, c’est plus simple. Là, il est compliqué de savoir qui habite à tel endroit. Les derniers faits ont eu lieu pendant que les personnes travaillent ». Le policier précise le butin recherché : « Les cambrioleurs dérobent du petit matériel, des bijoux, de l’argent. Ce sont potentiellement des gens sans sacs, sans gros moyens de transport. Hier, on a recueilli trois plaintes qui concernaient le week-end. C’est assez significatif, surtout pour le secteur du centre-ville : Wilson, Jean-Jaurès, Dubessay Les portes d’entrée ont été forcées au niveau de la serrure ».
Des règles de prudence à observer
Le capitaine de police rappelle qu’il faut être vigilant : « Il est prudent de verrouiller les portes, de ne pas juste les claquer. C’est plus difficile à forcer. Dans les parties communes, les portes doivent être en bon état et verrouillées. Ne pas ouvrir à des inconnus qui sonnent à l’interphone ». Il insiste : « Une alarme qui sonne dans le vide, personne ne réagit. Une alarme, qui prévient la victime sur son téléphone que quelqu’un rentre chez elle, peut être efficace. Forcément, si vous êtes concernés, vous appelez le 17. On peut rappeler l’intérêt des alarmes connectées qui contactent les victimes ». Le policier souligne que les témoignages sont essentiels : « Sur les cambriolages, la police est très dépendante des requérants. Dans les pavillons ou les appartements, une fois que les cambrioleurs ont sauté la haie et sont dans le jardin, on n’a pas moyen de les voir. En revanche, nous sommes très efficaces notamment la nuit avec des interventions très rapides. Avec un bon requérant, on arrive à interpeller. Bien souvent, les personnes voient des choses mais elles n’osent pas nous appeler ou trop tard. C’est assez frustrant. Il faut insister sur la réactivité des témoins et des voisins. Il ne faut pas avoir peur d’appeler pour rien ».
La nécessité de déposer plainte
Il est aussi utile de porter plainte : « Même s’il n’y a pas eu un gros préjudice, il faut déposer plainte, ou pour une simple serrure forcée. L’assurance va le demander pour le remboursement. La police doit tenir une cartographie la plus exacte possible des faits, pour savoir où elle doit accentuer les patrouilles ». Enfin, le policier mesure les limites de l’opération « Voisins vigilants » : « Nous ne sommes pas connectés directement à « Voisins vigilants ». On peut voir ce qui a été déclaré. Mais on ne reçoit aucune alerte en temps réel. Cela ne vaut pas un appel au 17. C’est bien pour l’information du groupe de résidents concernés ainsi que pour la municipalité et les forces de l'ordre mais c’est inadapté en termes de réactivité opérationnelle ». Il est prudent également de ne pas afficher sur les réseaux sociaux que l’on part en vacances. Les cambrioleurs eux ne prennent pas de congés l’été et surveillent ces modes de communication.