Quand Claude Malhuret, sénateur de l’Allier, tacle " le professeur Mélenchon, de la faculté de médecine de La Havane"

Lundi 4 mai, lors du débat sur le plan de déconfinement présenté par le Premier Ministre au Sénat, Claude Malhuret, sénateur de l’Allier, a apporté son soutien à Edouard Philippe. Il s'en est pris notamment au leader de la France Insoumise.
 

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Lundi 4 mai, au Sénat, se tenait le débat sur le plan de déconfinement présenté par Edouard Philippe, le Premier Ministre. Avant le vote, Claude Malhuret, sénateur de l’Allier et président du groupe Les Indépendants –République et territoires, a pris la parole. Le médecin et ancien maire de Vichy a prononcé un discours dont il a le secret, usant de la rhétorique pour envoyer quelques piques, notamment en direction de Jean-Luc Mélenchon.Il commence ainsi : « Déconfiner ou ne pas déconfiner telle est la question. Je suis fasciné de découvrir que nous avons autant d’experts pour y répondre sur toutes nos chaînes de télévision ». Il ajoute : « Heureusement, il reste les politiques. J’ai suivi le débat à l’Assemblée Nationale la semaine dernière, monsieur le Premier Ministre. Il y a là-bas des virtuoses du coronavirus. Ils vous ont expliqué ce qu’il fallait faire hier, ce qu’il n’aurait pas fallu faire, ce qu’il faut faire aujourd’hui, et ce qu’il faudra faire demain ». Le médecin s’en prend ensuite au leader de la France Insoumise : « Je revois encore le professeur Mélenchon, de la faculté de médecine de La Havane, pointer sur vous un doigt vengeur et vous lancer d’une voix de stentor « Il y aura un deuxième pic de l’épidémie et vous le savez ».

La plus absurde des idées est que le libéralisme est la cause de la pandémie

Le médecin épidémiologiste poursuit : « La plus absurde des idées est que le libéralisme est la cause de la pandémie.(…) Même les plus ignares des anti-mondialistes, des populistes et des complotistes devraient pourtant savoir, puisque même Google le dit, que Périclès mort de la peste en 429 avant JC et Saint-Louis mort du même mal en 1270 n’avaient jamais, ne serait-ce qu’entendu, les mots de capitalisme ou de libéralisme. Le COVID n’est pas une maladie de la mondialisation, c’est une maladie tout court ».

Poursuivre le confinement ou déconfiner trop timidement feraient aujourd’hui beaucoup plus de victimes

L’ancien président de Médecins sans frontières met en cause le régime chinois qui a caché la réalité du virus et enchaîne : « Le déconfinement sera beaucoup plus difficile que le confinement. (…) Votre Rubicon est là, et vous n’avez d’autre choix que de le franchir sans trembler. Jusqu’à ce jour entre laisser mourir des hommes et suspendre l’économie, nous n’avons pas hésité et nous avons choisi le confinement. Le 11 mai en ouvrant les rues, les maisons, les entreprises et les administrations, ne laissons personne dire que nous ferions le choix inverse, celui de l’économie contre les hommes. Au contraire, poursuivre le confinement ou déconfiner trop timidement feraient aujourd’hui beaucoup plus de victimes. D’abord les victimes bien plus nombreuses que l’on ne le croit d’autres pathologies, qui depuis 2 mois ne se soignent plus. Ensuite parce qu’une crise économique, et celle qui vient sera l’une des pires, fait bien plus de victimes que le virus. Même si le fait de ne pas pouvoir les chiffrer permettra à tous ceux qui n’ont rien compris à l’économie et qui ne l’aiment pas, ils sont nombreux en France, de vous accuser de préférer les profits à la santé de nos concitoyens. Il faut ouvrir les portes et le faire sans hésiter. Et cela signifie faire confiance aux Français. Ils ont montré, personne ne l’aurait parié, qu’ils étaient capables aussi bien que des Coréens ou des Allemands, de respecter un confinement drastique. Ils ont compris les gestes, la prudence et la distanciation. Ils ont aussi compris les risques. C’est d’ailleurs pour cela que, s’ils souhaitent le déconfinement, ils le redoutent en même temps ».

Il y aura des bosses sur la route

L’ancien  secrétaire d'État chargé des Droits de l'homme du gouvernement Chirac conclut : « Il y aura des bosses sur la route, monsieur le Premier Ministre, mais il faut prendre la route. Richelieu disait : « Il ne faut pas tout craindre, mais il faut tout préparer ». C’est la tâche qui vous attend aujourd’hui, c’est la tâche qui nous attend tous ».  Malgré ce soutien, Édouard Philippe n'a pas convaincu les sénateurs. Quelques heures après que le Premier Ministre a présenté le plan de déconfinement du gouvernement, les élus du palais du Luxembourg n’ont pas validé le texte à 89 voix contre 81. Ce vote a été marqué par l'abstention de 174 sénateurs, dont de nombreux élus Les Républicains.
 
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