Cette année, la production française de blé a diminué de 30%. Les grains sont aussi plus petits, donc moins riches en farine. Pour ne pas trop perdre en rentabilité, les meuniers réclament la suppression d'une taxe instaurée en 1962. La meunerie emploie 6000 personnes en France.
Les intempéries qui ont frappé les récoltes, parfois complètement inondées, tout comme le manque de lumière au printemps, ont fortement dégradé la quantité et la qualité du blé français pour la récolte 2016, donnant lieu à une "conjoncture très, très préoccupante", selon Bernard Valluis, président délégué de l'Association nationale de la meunerie française (ANMF).
Les meuniers français souhaitent donc plus que jamais la suppression d'une taxe (la taxe farine) qu'ils payent à l'Etat depuis 1962, mettant en avant une "distorsion de concurrence" avec les meuniers étrangers.
Une suppression de taxe envisagée par Bercy
Une mission d'information parlementaire a préconisé en juin une vaste remise à plat de la fiscalité des produits agroalimentaires, dans le but notamment de financer la suppression de nombreuses taxes, sur les farines ou les huiles par exemple.
Un porte-parole du ministère de l'Economie et des Finances a indiqué début septembre que Bercy regarde "avec intérêt" les propositions sur "les petites taxes".
La "taxe farine" représente, selon l'ANMF, 64 millions d'euros par an, un montant "supérieur à l'excédent brut d'exploitation (Ebitda) de l'ensemble de la meunerie, qui est de l'ordre de 58 millions".
Mais le ministère de l'Economie a rappelé qu'il y avait "des contraintes" : ces suppressions de taxes doivent "se faire à coût constant et une bonne partie de ces taxes sont affectées aux comptes sociaux".