Après les stations de sports d'hiver, les établissements thermaux demandent à l'Etat un vaste plan d'aide, à hauteur de 82 millions d'euros. Exemple à Vals-les-Bains, en Ardèche. Les thermes restent fermés, et c'est toute l'économie de la ville qui est en souffrance.

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Il n'y a pas un seul curiste dans les bassins. Et pourtant au sein des thermes de Vals-les-Bains, Stéphane Rennou est sur le qui-vive. Petit coup d'oeil sur le thermomètre plongé dans l'eau de la piscine extérieure. 34.5 degrés, "c'est presque bon". Le directeur de l'établissement se tient prêt à ouvrir dès qu'il en aura l'autorisation. "Un établissement thermal c'est comme une usine", commence-t-il pour s'expliquer. "L'eau thermale est fortement minéralisée. Et pour atteindre l'équilibre, il faut la monter doucement en température, la filtrer et la chlorer sur un rytme lent. C'est pareil pour le traitement de l'air à l'intérieur du bâtiment". Pour que tout soit comme il faut, cela prend du temps : quinze jours à trois semaines. Stéphane Rennou veut tout simplement être prêt à accueillir les curistes, dès le jour où les autorisations d'ouverture seront accordées.

Les stations thermales dans le rouge

"On a des contraintes techniques qui sont fortes. Et même si on n'a pas d'entrée, pas de chiffre d'affaires, il faut prendre en compte les coûts" de ce maintien en état de fonctionnement. Alors, le directeur des thermes de Vals-les-Bains n'attend qu'une chose, rouvrir l'établissement. Surtout qu'avant la fermeture administrative, les thermes sortaient tout juste d'un vaste chantier qui a duré près de trois ans et demi. Investissement réalisé : 15 millions d'euros d'investissement.

En 2020, l'établissement n'a ouvert que trois mois. Bilan comptable : 400.000 euros de déficit. Stéphane Rennou insiste, les protocoles sanitaires, dans le thermalisme, c'est "notre métier, notre savoir-faire". Accueil des curistes sur rendez-vous, gestes barrières appliqués partout et certains soins fermés : "l'an dernier, on a pu ouvrir pendant 3 mois, sans avoir de cluster". La réouverture est essentielle d'un point de vue économique. Pour l'établissement thermal, mais aussi pour toute la ville.

Vals-les-Bains, ville morte

Un curiste, en général, passe trois semaines dans la station thermale des Monts d'Ardèche. Il suit un programme de soins, mais a aussi besoin d'un hébergement, de restauration et de services. La cité thermale de Vals-les-Bains est le premier parc hôtelier du département. Les curistes représentent "80% de notre clientèle... ce sont des personnes qui restent 21 jours en pension complète", indique Geneviève Chanas.
La gérante d'hôtel reconnait que "les aides de l'Etat ont été très présentes, avec un suivi régulier", ce qui a permis de rester ouvert et de garder tous les employés. Mais l'ambiance n'y est pas. "Aujourd'hui, c'est une ville morte. Quand on se promène dans la rue principale ou bien dans le parc, c'est triste", dit-elle.

Le casino, le théâtre... fermés alors que cela amenait du monde et de l'animation.  L'ambiance manque à tout le monde, même la supérette du village souffre de cette absence. "Les curistes nous manquent. Au niveau du chiffre d'affaires, ça se ressent", concède la gérante. "Quand ils repartent, ils emmènent des souvenirs : le fromage de la région, les terrines des montagnes, tous les produits locaux".

Le Covid nous coûte beaucoup, ça c'est sûr, dans des villes touristiques comme nous... Les curistes font vivre la ville.

Laurence Valleix, gérante d'une supérette à Vals-les-Bains

 

Les thermes génèrent jusqu'à 5 millions d'euros par an aux commerces et hôtels de Vals-les-Bains. C'est pourquoi, tout le monde ici n'attend qu'une chose, la réouverture, et que la vie reprenne.

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