Entre le cynips qui a fait des ravages dans les châtaigniers et les sécheresses à répétition ces dernières années, la récolte des châtaignes a connu des années noires. Cette année, la récolte s'annonce "prometteuse" ce qui redonne le sourire à toute une profession.
La récolte des châtaignes a commencé dans le sud Ardèche et elle s'annonce prometteuse. Jacques Mathieu, castanéiculteur sur la commune de Beaumont a démarré la récolte avec les précoces, la Bouche de Bétizac. Il a le sourire aux lèvres car cela fait des années qu'il n'avait pas vu de si belles châtaignes : "Les fruits sont bien dodus, ils sont bien finis... si l'on compare à l'année dernière, il n'y avait que des châtaignes plissées qui n'étaient pas nourries..."
Une météo favorable
L'été a été chaud mais avec des averses régulières ce qui a favorisé une bonne floraison qui s'est prolongée dans le temps. Les quinze premiers jours de septembre ont été chauds mais les dernières pluies sont venues à point nommé pour faire grossir les fruits et sauver la récolte.Plus au nord, sur la commune de Saint-Etienne-de-Boulogne, Daniel Vernol, castanéiculteur et Président du Syndicat des castanéiculteurs de l'Ardèche est en train de poser ses filets pour récolter des variétés plus tardives. Il débutera sa récolte dans quelques jours, et comme pour beaucoup de ses confrères, elle s'annonce encourageante : "On n'aura pas les volumes des grandes années passées avec 5 à 6 000 tonnes car il y a toute une zone qui a été fortement grêlée l'an passé et qui va perdre pratiquement la totalité de sa récolte mais pour les autres avec ce temps plus frais et cette eau que l'on a eue, on peut espérer une récolte qui avoisine les 4000 tonnes sur le département".
Le cynips est désormais régulé
En 2014, le cynips avait fait son apparition en Ardèche touchant toutes les exploitations du département. Cet insecte, le cynips, a dévasté bon nombres de châtaigneraies. Le Syndicat des castanéiculteurs avait mis en place une politique de prophylaxie basée sur la lutte biologique. Plusieurs lâchers de Torymus, un autre insecte et prédateur du Cynips, avaient eu lieu dans les parcelles de châtaigniers. Le syndicat avait alors annoncé entre 8 et 10 années de "pain noir" pour les castanéiculteurs, 5 années auront suffi pour réguler l'invasion du cynips.Durant ces années difficiles, Jacques Mathieu déclarait 50 à 80 % de perte de récolte en fonction des années. Il devrait enfin faire "une année normale" cette année : "Le cynips a disparu, on a plus du tout de nouvelles gales... il ne reste plus que des vieilles gales des années passées...On a retrouvé nos arbres d'avant 2014. C'est une double bonne année, on est vraiment content".
Cette récolte 2020 va remonter le moral des troupes. D'après le syndicat, il ne fallait pas une année supplémentaire de disette sous peine de voir plusieurs castanéiculteurs "jeter l'éponge". Dans ses projets d'avenir, le syndicat souhaite mettre en place des retenues collinaires pour irriguer les arbres durant le mois de septembre qui connait avec le réchauffement climatique de trop fortes chaleurs pour les châtaigniers.