Face aux multiples attaques de loup en Ardèche, les jeunes agriculteurs et le Syndicat ovin demandent à l’Etat d’intervenir. Selon eux, le canton du Coiron est particulièrement touché depuis mai dernier.
Presqu’une attaque de loup par mois, point trop n’en faut. Les jeunes agriculteurs et le Syndicat ovin de l'Ardèche alertent les autorités. Plusieurs communes sont touchées, essentiellement sur le canton du Coiron. Plus de vingt animaux ont été tués en quelques semaines à peine.
''Entre mai et août, trois attaques sont à déplorer, et cette semaine, coup de grâce, deux attaques en quatre jours sur le même village. Nous ne pouvons encore affirmer si ces attaques sont dues au loup car les services compétents prennent leur temps pour venir expertiser les attaques, en attendant, les éleveurs traumatisés ne savent comment réagir'', dénoncent d'une seule voix les Jeunes argriculteurs et le Syndicat ovin.
Cinq éleveurs concernés, plus de vingt brebis et agneaux tués
Pendant un an et demi, les éleveurs étaient tranquilles. La dernière attaque du loup remonte au printemps 2020. Mais aujourd’hui, ils sont inquiets et demandent à être entendus par les services de l’Etat. Les attaques se sont multpliées en peu de temps.
En mai à Valvignères, une attaque a eu lieu sur des chèvres. Fin août, début septembre, les attaques se sont accélérées dans le secteur Coiron : à Rochessauve notamment et, la dernière en date, à Saint-Martin-sur-Lavezon
''Le loup n’a plus peur de rien, ni des chiens de troupeaux, ni des villages desquels il se rapproche dangereusement, le « plan loup » n’étant qu’un carcan administratif qui ne permet pas aux éleveurs de se protéger du prédateur. Les deux dernières attaques ont eu lieu à Saint Martin-sur- Lavezon, à 15 kilomètres à vol d’oiseau de Privas notre chef-lieu. Bientôt la préfecture pourra littéralement lui ouvrir ses portes'', ironisent les éleveurs.
Ce qui a mis encore plus en colère les Jeunes agriculteurs, la FDSEA et le syndicat ovin, c’est l’OFB, l’office français de la biodiversité.
''Sur l’une des attaques, explique Benoît Breysse, président des Jeunes agriculteurs de l’Ardèche, les services de l'OFB ont mis trois jours pour venir, alors que la commune se trouve à moins de vingt minutes de Privas, chef-lieu de la Préfecture de l’Ardèche. Ils tardent à venir constater les dégâts. Or plus ils tardent, plus les indices disparaissent et plus il est difficile de confirmer une attaque de loup. Par conséquent, les éleveurs ne sont pas indemnisés. D’autant que les indemnités ne portent que sur les animaux morts. Les animaux blessés ne sont pas pris en charge, tout comme ceux qui n’ont pu donner naissance à cause du stress et de la peur''.
Le préfet se rend sur les lieux de la dernière attaque
Le préfet de l'Ardèche a décidé de se rendre ce mardi 21 septembre après-midi à Saint-Martin-sur-Lavezon où un éleveur a perdu cinq brebis. Une vingtaine d'éleveurs sera présent. Tous échangeront autour du loup qui pose question.
Les éleveurs demanderont le tir de défense. ''Il ne s'agit pas de tuer le loup précise Benoît Breysse, car ça reste un animal protégé, mais le but avec cette autorisation de tir sera de l'effaroucher pour qu'il ait peur de l'homme et qu'il ne s'attaque plus à nos troupeaux. On n'est pas contre le loup mais contre les attaques de loup''.