Les forestiers-sapeurs sont essentiels à l'entretien des forêts et maquis ardéchois, pourtant ce n'est que récemment que leur profession a été reconnue par la fonction publique territoriale.
Tronçonneuse à la main et casque anti-bruit sur les oreilles, Lionel Mazat est l'un des 25 forestiers-sapeurs de l'Ardèche. Véritable sentinelle des massifs ardéchois, il parcourt chaque jour les chemins de pierres sèches pour élaguer et débroussailler les zones les plus reculées. "Imaginons qu'il y ait un départ de feu en crête, sur ce massif", explique-t-il en débarrassant un arbre sur le point de tomber, "si le camion arrive ici et que la piste est dégradée ou en mauvais état ou pas élaguée suffisamment pour libérer l’accès au camion, ce serait dramatique pour le massif forestier".
Ancien chauffeur poids-lourd, il est devenu forestier-sapeur il y a huit ans et porte même la casquette de président de l'Union Interdépartementale des Forestiers-Sapeurs.
Prévention des feux de forêt
Si vous vous aventurez vers Saint-Thomé, en Ardèche, au détour d'un sentier caillouteux, il est possible que vous croisiez Christophe Roche. Christophe est le chef de l'unité des forestiers-sapeurs d'Ardèche.
Avec ses équipes, il veille à ce que les 500 km de pistes prévues en cas d’incendie soient praticables. "C’est une mission importante, régulière, donc on a aussi des contacts avec les propriétaires et les communes qui nous signalent les avaries. Au niveau du débroussaillement, on effectue des passages réguliers sur les pistes."
Reconnaissance tardive du métier
Bien que les forestiers-sapeurs existent depuis les années 1970, leur profession vient juste d’être reconnue par la fonction publique territoriale. Une reconnaissance symbolique pour laquelle s'est battu Lionel. "Aujourd’hui, nous conduisons un engin de terrassement lourd, on manipule des tronçonneuses dans des bûcheronnages, on fait des petits travaux de maçonnerie, on fait du bricolage. L’été, on fait des patrouilles de surveillance, de l’intervention en feu de forêt", énumère Lionel Mazat, "C’est quand même un métier pas commun et qui mérite d’être reconnu".
Les hommes en chasuble jaune et rouge interviennent également lors des débuts d’incendie. En 2020, ils ont stoppé 80 départs d’incendie en Ardèche.
Une prise de risque qu’ils souhaiteraient voir rémunérée, au même titre que les primes pour les sapeurs-pompiers.