La Ligue de protection des oiseaux (LPO) s'est alarmée, lundi 15 novembre, d'une "hécatombe" d'oiseaux rapaces, victimes de tirs pendant la saison de chasse, et en appelle aux fédérations de chasseurs pour préserver ces espèces protégées.
Ils sont les victimes collatérales des chasseurs : des rapaces rares et protégés sont la cible de tirs pendant la saison de chasse, soit par "erreur d'identification", soit par "malveillance", selon la Ligue de protection des oiseaux (LPO). L'association s'est alarmée, lundi 15 novembre, et évoque une "hécatombe".
Des rapaces "criblés de plombs"
En septembre dernier, un aigle royal était retrouvé mort en Ardèche. L'oiseau, espèce rare et protégée, était "criblé de plomb", selon des membres de la LPO qui suivaient ses déplacements à l'aide d'une balise GPS. Depuis cette découverte et surtout depuis l'ouverture de la chasse, la LPO indique que les découvertes de rapaces tués se multiplient partout en France, citant une liste "loin d'être exhaustive". Une buse variable a été tuée dans le Gard, ainsi qu'un circaète Jean-Le-Blanc. Début novembre, c'est un épervier d'Europe qui a été "la cible d'un tir au fusil dans l'Hérault". Il en est resté paralysé. Deux faucons crécerelles ont été retrouvés dans le même état en Vaucluse. En région PACA en octobre, deux autres éperviers et deux autres faucons crécerelles avaient été découverts morts.
Erreurs ou malveillances
"Ces victimes ne constituent que la partie visible de l'iceberg tant la probabilité de retrouver les animaux tués est très faible", selon l'association. Au cours des trois dernières années, les centres de soins qu'elle gère ont pris en charge 109 rapaces plombés, dont "87% entre début septembre et fin février, soit entre les dates d'ouverture et de fermeture générales de la chasse en France". Il ne s'agit pas d'actes de chasse volontaires, puisque ces rapaces sont protégés depuis 1976, mais "d'erreurs d'identification" ou de "malveillance délibérée" à l'encontre de ces oiseaux "essentiels à l'équilibre des écosystèmes", rappelle Allain Bougrain-Dubourg, président de la LPO.
La destruction d'une espèce protégée est passible de 3 ans d'emprisonnement et de 50 000 euros d'amende. La LPO en appelle aux "dirigeants cynégétiques afin qu'ils fassent le nécessaire auprès de leurs adhérents et cessent de nier leur responsabilité dans la multiplication de ces actes".