Covid-19/Ardèche : l'appel à l'aide des aides à domiciles, les grands "oubliés" de la crise sanitaire

Comme un peu partout en France, l'association Ardèche Aide à Domicile (AAD) tire la sonnette d'alarme. Elle recherche une cinquantaine de personnes pour s'occuper des personnes âgées. Mais le métier n'attire pas grand monde, il faut dire que la profession n'est guère valorisée.

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Par manque de personnel, l'association Ardèche Aide à Domicile (AAD) est contrainte d'annuler certaines interventions auprès de personnes âgées alors que le besoin est là.

L'association accompagne à domicile 6000 aînés ardéchois et emploie environ 500 aides à domiciles salariés en CDI. Elle recherche une cinquantaine de personnes mais elle n'arrive pas à trouver.

Les candidats se font rare : "Le métier est peu attractif car il n'est pas assez valorisé par les conventions collectives nationales" nous explique son directeur Jérôme Augusto.

Un salaire tout juste au SMIC

Gwendoline Leterrier gagne tout juste 1180 euros net pas mois pour 130 heures de travail. Elle estime ne pas être suffisamment payée eu égard au travail effectué : "Mine de rien, c'est un métier assez difficile, il faut avoir un certain mental pour pouvoir être flexible avec les horaires et avec les usagers chez qui on va" .

Outre le salaire, les horaires de travail sont souvent à rallonge : les journées commencent tôt le matin et se finissent parfois tard le soir, et les pauses entre les domiciles ne sont pas comptabilisées comme horaire de travail.

Pas de voiture de fonction et des indemnités kilométriques au ras du bithume

Et pour enfoncer le clou, les aides à domicile n'ont pas de voitures de fonction. Elles utilisent leur voiture personnelle et les indemnités kilométriques qu'elles perçoivent sont souvent très basses.

Gwendoline Leterier touche 40 centimes le kilomètre ce qui lui rembourse à peine l'essence utilisée pour ses trajets. "En plus, c'est fatiguant, la route, commente-t-elle, surtout en milieu rural. On fait beaucoup de kilomètres, sur des petites routes". 

Un métier en manque de reconnaissance

Gwendoline aime se rendre utile pour les personnes âgées. Les accompagner dans tous les actes de la vie quotidienne lui correspond pleinement. Et finalement, Gwendoline a choisi de faire le même métier que sa mère.

Certaines visites correspondent aux seules visites que des personnes âgées peuvent avoir dans la journée. "Du coup on leur redonne un petit peu le sourire et c'est vachement gratifiant, en fait".

Une orientation politique pourtant assumée

Accompagner le plus longtemps possible les personnes âgées à leur domicile fait pourtant partie des orientations politiques de la fin de vie en France. Mais les moyen alloués pour y parvenir sont bien en deçà des objectifs.

Alors que la population âgée de France ne cesse de croître, les difficultés pour trouver des aides à domicile risquent d'être monnaie courante si le statut du métier n'évolue pas. 

Une prime de fin d'année ? 

"On aurait mérité une petite reconnaissance" nous rappelle Gwendoline, car les aides à domicile ont continué le travail durant le confinement. Alors qu'elles étaient en première ligne sur le terrain et qu'elles ont pris des risques pour elles et les personnes âgées, elles n'ont jamais été vraiment reconnues par le gouvernement. On les appelle "les invisibles", ces oubliés de la crise sanitaire. Une prime pour la fin de l'année serait finalement annoncée, bien tardivement.
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