La mobilisation des gilets jaunes ne faiblit pas. A Aubenas, en Ardèche, tout est prévu pour que le mouvement s'inscrive dans le temps.
Des chevrons, des vis et des boulons, quelques gilets jaunes empruntent l'habit du charpentier. Ils fabriquent des fermettes pour la construction d'un campement perenne. Les palettes de bois arrivent par dizaines, elles serviront à monter les murs.
Parmi les trois campements qui existent déjà au rond-point de la zone commerciale des Millets à Aubenas, un quatrième barnum encore plus grand est en cours de montage. Comme pour les autres, un coin cuisine et un lieu de repos y seront installés. Les gilets jaunes le devinent : la mobilisation va s'installer dans le temps alors mieux vaut s'équiper pour durer...
C'est ainsi qu'au fil du temps, le rond-point d'Aubenas s'équipe de baraques plus ou moins dures, symbole d'une zone à défendre. A l'horizon, un grand drapeau jaune flotte dans les airs. A l'oreille, on entend le son des klaxons retentir de manière plus ou moins régulière...
Au 20 ème jour de la mobilisation, le quotidien est déjà bien rodé : chacun est à son poste et le café tourne sans discontinuer. Certains gilets jaunes occupent le poste cuisine. Ce midi, c'est soupe au potiron. Elle réchauffera les corps et remplira les estomacs de la centaine des gilets jaunes qui occupe le rond-pont. Au niveau du passage piéton, des gilets jaunes filtrent les automobilistes, enfin d'autres discutent sur leurs revendications sans être forcément d'accord entre eux.
A quelques jours de Noël, un sapin a même été érigé à l'entrée d'un baraquement. Les gilets jaunes l'envisagent : ils passeront les fêtes de fin d'année entre eux sur ce rond-point. La réconciliation des coeurs n'est pas à l'ordre du jour !