La saison des cèpes touche à sa fin. Installé à Saint-Cyrgues-en-Montagne en Ardèche, Patrice Ceyte récolte le produit depuis une trentaine d'années. En 2024, il dresse un constat : le champignon se fait plus rare mais avec une très grande qualité.
“Vous les avez vus ? Là, ce sont des faux”. Aujourd’hui, Patrice Ceyte s’attelle à son activité préférée : la cueillette des cèpes. Ce champignon au pied obèse est l’un des préférés français.
Bâton main droite, panier main gauche, Patrice arpente le foret de Saint-Cyrgues-en-Montagne espérant trouver de quoi remplir ses cagettes.
Sa technique : “Je ne me fixe pas sur un champignon sinon je ne vois pas les autres autour”, expliquer le ramasseur et négociant de champignons. “Tiens, j’en vois un là-bas, un là-bas, un là-bas”, renchérit-il. Voilà 35 ans que l’Ardéchois sillonne les forêts de la région à la recherche de cèpes.
"La récolte n'est pas abondante"
Et il ne lui reste que quelques semaines avant la fin de la saison. “La récolte n’est pas abondante", constate-t-il. Il n’est pas le seul à faire ces observations. “On n'en trouve pas cette année dans la forêt. On ne sait pas où ils sont”, se plaignent deux retraités en quête du produit.
“Là on arrive en fin de pousse, donc les champignons que l'on trouve ont 4/5 jours et il faut attendre la nouvelle lune et la pluie qui arrive pour en avoir de nouveaux”, explique Patrice qui estime une baisse de ses récoltes à environ 20 %. Le problème : une saison trop humide avec un manque d’ensoleillement.
“On le voit. En forêt, les champignons poussent en bordure parce qu’ils manquent de soleil. Ils ont changé de coin. Dans les pâturages, on trouve normalement des champignons au printemps, pas à l’automne”, ajoute le ramasseur, qui mise sur les 15 derniers jours pour remplir son panier.
La qualité au rendez-vous
Mais cette situation ne le dérange pas. “La quantité n’y est pas, mais la qualité si”, affirme-t-il fièrement. Sur le marché, l’Ardéchois est fier de présenter ses produits, répartis en trois catégories différentes selon leurs caractéristiques.
D’un côté, il y a les cèpes ramassés le matin même, bon à manger mais dont la durée de conservation se trouve limitée. “Pour moi c’est un magnifique cèpe du point de vue gustatif car c’est un cèpe qui est mûr. Il n’y a pas de vers, il est sain. Et au palais, il est meilleur qu’un petit cèpe je trouve”, souligne Patrice, imaginant son produit cuisiné en omelette ou en tourte.
De l’autre côté, il y a le cèpe blanc, plus petit et plus rare, dont il délègue la récolte à un ami retraité. Et au milieu, un cèpe plus gros mais qui se conserve plus longtemps.
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Sur les étals ardéchois, ses produits se vendent entre 10 et 20 € le kilos, quand ils ne sont pas envoyés sur d’autres marchés aux quatre coins de la France.
En regardant les étals de Patrice, les deux retraitées ne perdent pas espoir. “Quand je vois tout ça, je me dis qu’il y en aura bien un pour moi c’est sûr”, affirme l’une quand l’autre clame haut et fort : “Je ne veux pas partir d’ici sans avoir trouvé un champignon dans la forêt”. Il ne leur reste plus que quelques semaines pour relever le défi.
