Mademoiselle K de passage en Ardèche : rencontre avec une artiste quelque peu rebelle

Mademoiselle K, a déjà une belle carrière derrière elle, vingt ans à composer des chansons qui marquent le public, comme "Ça me vexe" ou "Jalouse". À l'occasion de la première soirée de l'Aluna Festival 2023, nous avons rencontré cette artiste un peu rebelle.

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Mademoiselle K à l'affiche de l'Aluna Festival, c'était là une grande première qui s'est jouée, jeudi 29 juin 2023. Avant de monter sur scène, la tendre rockeuse a accepté de se confier. Entretien.

  • Pour vous Mademoiselle K, le festival Aluna, c’est une première ?

Le festival Aluna je le connaissais de nom, et voilà, je le découvre. Il y a un super accueil, une super équipe. Dans ce festival, il y a des artistes très différents comme Orelsan, le même soir que moi. Et, c'est toujours intéressant de se dire que dans le public, il y a plein de gens qui ne me connaissent pas forcément. Je me demande toujours comment ça va se passer la découverte de mes chansons, de ce que j’ai à leur raconter. C’est toujours le grand mystère, la rencontre avec le public dans ces grands festivals.

Je suis d’autant plus touchée d’être là, que je suis une artiste indé (artiste qui produit ses albums sous label indépendant) et que c’est mon 3ᵉ album indé. Mais aussi, c'est en tant que "meuf" que je suis fière d’être là.

  • Justement, la production de votre dernier album a été financée par vos fans ?

Oui, mon dernier album, “Nos intensités”, a été financé en partie par du crowdfunding (financement participatif). Sur la plateforme Ulule, on a fait de la précommande de l’album qui a très bien marché. C’est une grande fierté d’avoir sorti cet album comme ça, oui c’est cool.

  • Comment vous définiriez votre musique et pourquoi vous vous êtes mise à la chanson ?

Je suis très influencée par les artistes anglo-saxons : The Cure, les Clash... Des artistes plutôt anglais. J’ai beaucoup de tendresse aussi pour la musique soul américaine. Je suis une grande fan de Nina Simone. Elle est une espèce de mentor pour moi, c’est une femme instrumentiste d’exception.

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Quelles sont ses inspirations ? ©France Télévisions
  • Quels sont les artistes qui vous ont donné envie de chanter ?

M, c'est un artiste qui m’a donné envie de chanter en français. En l’écoutant, j’ai trouvé ça cool de pouvoir chanter en français, et que ça soit “fun” ! C’est une certaine manière de faire de la chanson française qui me plaît. Après, je dirai que mes chansons, c’est de la chanson rock. C’est rock, mais pas que rock. J’aime toujours beaucoup quand il y a des mélodies, des textes. Que ce soit avec une guitare sèche ou électrique, ou pas de guitare du tout, je veux une bonne chanson.

  • Vous écrivez vous-même tous vos textes ?

Oui, je suis autrice compositrice. Il y a quelques morceaux composés en groupe, mais Mademoiselle K c’est quand même un projet personnel !

  • Quand on écoute vos chansons, par exemple les titres “Ça me vexe” ou “Jalouse” on se demande d’où vient votre inspiration ? Vos déceptions amoureuses ? Vos rapports avec les hommes, la société, votre vie de femme ?

Ça m’intéresse beaucoup les relations entre les gens, les couples. Dans mes textes, il y a beaucoup de sujets là-dessus. Comment on ressent les choses de l’intérieur versus l’extérieur, comment se passe la rencontre avec tout ce qui se bouscule à l’intérieur de nous. C’est tout ça que j’aime écrire.

Dans le dernier album, il y a une chanson qui s’intitule “Nos intensités” où je questionne ce que nous allons faire de nos intensités...

Mes chansons viennent souvent comme ça, reliées à des moments de vie d’intensité. Je trouve que ça résume assez bien ma manière d’écrire et des choses sur lesquelles je “focusse”. Mon inspiration passe aussi souvent par le corps. Le titre “Jalouse” par exemple, c’est vraiment venu d’avoir ressenti “les jambes qui tremblent”. Mes textes viennent fréquemment de sensations physiques que j’ai ressenties.

  • Vos clips sont très travaillés. Pourquoi autant d’attention et de moyens ?

Il y a une phrase que j’aime beaucoup. Je crois que c’est un Brésilien qui dit cela : “l’art existe, parce que la vie n’est pas suffisante”. Je trouve que ça résume bien les choses pour moi. Que ce soit la musique, la peinture ou les clips, à un moment ça vient parce qu'il y a quelque chose qui n’est pas assez ! On veut aller plus loin dans quelque chose que l'on a à dire. On veut l’exprimer autrement que juste par un “je t’aime” ou “tu me manques”.

Tout d’un coup, on va faire une chanson et ça va dire des choses violentes. Ça permet d’aller plus profond en nous, et dans ce qu’on a à dire.

Ce qui est sûr, c’est que mes textes, je mets beaucoup de temps à les écrire. Une inspiration, ça peut arriver tout de suite, en 2 minutes 30, mais ce n’est pas ça le sujet. L’important, c’est après. Combien de temps, je mets à le finir. Combien de temps, je mets à peaufiner l’histoire, les arrangements. Pour un clip, c’est pareil. Il y a une certaine réflexion même si plein de fois, je suis frustrée. Je trouve que je maîtrise moins les clips que mes chansons. Pourtant, il y a la même envie de transformer une sensation, un ressenti pour aboutir à quelque chose que je suis fière de présenter au public.

  • Est-ce que vous aimez le cinéma d’ailleurs ? Est-ce qu’il vous inspire ?

Oui, j’adore le cinéma. Je vais voir pas mal de films. Bien sûr, je regarde des films sur l’ordi, mais j’aime aller dans les salles obscures, devant les très grands écrans. C’est vraiment important pour moi le ciné. D’être avec d’autres gens dans le noir, je trouve ça cool. Et oui, j’aime bien le ciné comme source d’inspiration.

  • En Ardèche, il y a une terre un peu rebelle avec des gens qui vivent de manière simple et beaucoup de gestes de solidarité. Est-ce que vous n’avez pas un petit côté ardéchois ?

De ce que j’ai éprouvé, depuis que je suis arrivée ici, je me sens bien en Ardèche. Depuis que je produis mes albums en “indé”, il y a une relation directe du producteur au consommateur, qui semble bien plaire ici. Quand j’étais en maison de disques avec une Major, je n’avais pas ce lien. Et, c'est pour ça aussi que l’opération de crowdfunding a bien marché pour mon album. Les gens aiment avoir affaire à vous directement. Ils me le disent plein de fois : "je ne vais pas acheter le CD à la Fnac, je voudrais l’acheter à toi." C’est intéressant parce que les gens veulent le plus possible passer en direct. Et, ici, je l’ai pas mal entendu.

C’est passionnant aussi l’Ardèche pour moi, avec ce rapport à la terre. Je m’étais beaucoup intéressée à Pierre Rabhi qui, je sais, habitait ici. Je me dis qu’il faut absolument que je vienne séjourner plus longtemps pour rencontrer vraiment des gens qui habitent ce pays. Oui, avec les Ardéchois, je sens qu’on a plein de choses en commun. J’ai pensé à tout ça hier, en faisant la route depuis Montélimar. En voyant les paysages, je me suis dit, il faut que j’aille creuser le sujet... de l’Ardéchois (rires).

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