C'est le grand rush chez Clément Faugier à Privas. Quinze jours avant Noël, la fabrication des marrons glacés bat son plein. L'entreprise plus que centenaire perpétue cette tradition typiquement ardèchoise.
Le geste est rapide et précis : démailloter un marron cuit ou l'emballer une fois glacé dans son papier d'or ne s'improvise pas. Le personnel féminin et saisonnier recruté pour la saison des fêtes de fin d'année connaît bien sa tache. La technique requiert une certaine dose d'agilité.
Le marron glacé est un produit fragile qui nécessite la main de l'homme. C'est aussi un produit de luxe qui est vérifié à plusieurs reprises. C'est pourquoi sa fabrication reste artisanale et nécessite beaucoup de main d'oeuvre. L'entreprise Clément Faugier double son personnel à partir de septembre.
Le fondateur de l'entreprise Clément Faugier est le premier à avoir organisé à grande échelle la fabrication du marron glacé. En 1882, alors que le territoire est en plein crise des filatures de soie, Clément Faugier entreprend de faire travailler ces ouvrières aux mains d'or avec de la châtaigne, ce fruit local et abondant de l'Ardèche.
Bien que le marron glacé soit fabriqué de manière artisanale dès le 17ème siècle sous Louis XIV, Clément Faugier est le premier à le populariser principalement en France et dans quelques autres pays comme le Japon.
Les brisures liées à la fabrication sont ensuite récupérées pour en faire de la crème de marron. Cette crème est alors fabriquée de manière industrielle. Elle est aujourd'hui exportée dans le monde entier. Le personnage du Marono, dessiné par Clément Faugier et que l'on trouve sur les conserves de crème est connu internationalement. Il est en photo de profil sur la page facebook de l'entreprise.
Actuellement, l'activité de Clément Faugier est en plein rush. Il faut faire vite pour emballer et conditionner ces châtaignes royales car les commandes affluent en un seul coup. Le marron glacé est un mets frais qui ne se déguste qu'à un seul moment, celui des fêtes de fin d'année.