Natalité. Pourquoi les Ardéchois font de moins en moins de bébés

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La natalité a baissé de 18 % en Ardèche
-18% de naissance en Ardèche. Les raisons sont structurelles et sociétales. ©FTV

En Auvergne-Rhône-Alpes, la natalité a baissé de 12 % de naissance en dix ans. Ce chiffre monte à 18 % en Ardèche. Comment expliquer cette baisse ?

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C’est un constat national. Les Français font moins d’enfants. En 2023, 678 000 bébés sont nés en France. C'est 6.6 % de moins qu'en 2022. En Ardèche, cette baisse est de 18 % sur les 10 dernières années. Les causes sont multiples. 

"Un enfant, ça coûte cher, il faut payer les modes de garde, les études, le permis, les activités. Beaucoup de précarité. Le travail et en plus élever un enfant, c'est compliqué. Le contexte économique des familles. L'écologie. La montée du fascisme..." les raisons ne manquent pas.

Au-delà du ressenti des habitants, les raisons démographiques peuvent expliquer la baisse de la natalité dans le département. "En Ardèche : la part des 15 à 29 ans est faible. Elle représente 13 à 14 % de la population, soit un habitant sur six. 17 % des habitants ont entre 30 à 44 ans "expose Jérôme Harnois, directeur régional de l'Insee.

Seulement deux maternités en Ardèche

L’offre médicale réduite, avec seulement deux maternités à Aubenas et Annonay, pour tout le département, effraie les potentiels futurs parents.

Le centre hospitalier du nord de l’Ardèche dispose de 17 lits pour les accouchements. La natalité a baissé de 4 % en 2023. Inès, 22 ans, vient d'accoucher de son premier enfant. Le fait d’habiter à cinq minutes de la maternité l’a vraiment rassurée. L'absence d'une maternité près de chez elle aurait impacté son désir d'enfant. "J'aurai eu peur d'arriver trop tard pour avoir la péridurale. Je n'aurais pas pu, je pense" explique-t-elle. 

Ces dernières années, deux maternités ont fermé dans le département. Julie Lucisano, sage-femme coordinatrice de la maternité d'Annonay, n'estime pas cette situation normale. "On voit bien que la baisse est nationale. À force de fermer les petites maternités, je crains que les gens se posent plus de questions, c'est prendre des risques comme accoucher dans la voiture ou le risque de la route".

Un Centre de périnatalité à Privas

À Privas, la maternité a été fermée en 2019, faute de personnel soignant suffisant. Elle pratiquait 300 accouchements par an. Pour éviter que les femmes enceintes se retrouvent sans suivi médical, un service de périnatalité a vu le jour. Il accompagne les familles avec des consultations de suivi de grossesse, de gynécologie et pédiatrie et des cours de préparation à l'accouchement. En 2023, 5 700 rendez-vous ont été honorés.
Le centre a organisé des parcours de soins avec les maternités environnantes pour préparer les accouchements. Agathe, 25 ans, vit dans un village situé au sud de Privas. Elle vient tous les mois et a choisi d'accoucher à Valence. "J'aurais, bien sûr, préféré accoucher sur Privas. Valence c'est à 35 minutes sans embouteillage".

Le maire, Michel Valla, rappelle qu’en cas d’urgence, l’hôpital de la ville préfecture est capable de réaliser des accouchements. Il y en a eu deux l’an dernier. "Il n'y a pas d'inquiétude majeure. On n'est pas à cent lieues d'une maternité. On est entre 30 et 40 minutes d'une maternité et on peut assurer l'urgence en cas de nécessité" précise l'édile.

L'avenir chaotique fait peur

Population vieillissante, manque de maternité... mais aussi inquiétude sur l’avenir. Les jeunes Ardéchois ne sont pas épargnés par les grands questionnements de notre époque.

Pour Julien et Marine, jeune couple trentenaire, pas évident de donner vie dans le monde actuel. "Ça paraît surréaliste de mettre un enfant au monde dans un monde qui s'effondre où on ne fait que parler de crise écologique et climatique" détaille le jeune homme. 

Je ne veux pas mettre un nouvel être humain sur notre planète qui est en train de souffrir et d'aller très mal.

Julien

31 ans

Et lorsqu’on leur pose la question, sur le "réarmement démographique" voulu par le président, Emmanuel Macron, le jeune couple est très perplexe. "C'est pour qui, pour la nation, pour le pays ?" Et Marine, ajoute en riant :"Lui, il n'a même pas d'enfant !" 

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