Juste avant les fêtes, les points relais connaissent un pic de fréquentation. Ces dernières années, l'activité s'est fortement développée avec l'explosion du commerce en ligne et des ventes entre particuliers. Une tendance qui se vérifie aussi dans les petites villes. Cet afflux de colis bouleverse le quotidien des petits commerçants. Illustration à Aubenas, en Ardèche.
Chaque année, à l'approche des fêtes, le nombre de colis traités par la Poste et les autres livreurs augmente. Des colis qui atterrissent de plus en plus dans des points relais. Ce sont des buralistes, des épiceries, des bars, des boulangeries ou des magasins spécialisés qui se chargent de la réception des paquets. À charge pour les destinataires de venir les récupérer aux heures d'ouverture. Des colis de toutes tailles qui occupent parfois le moindre recoin de la boutique.
Afflux de colis
"On n'arrête pas. Entre le Black Friday, les French Days, Noël. On n'arrête pas de recevoir des colis. Entre ceux qu'on reçoit et ceux qu'on donne, c'est impressionnant. On en met un peu partout", explique Claude Dominice, commerçant à Aubenas. Son épicerie ressemble à un centre de tri. Des paquets de toutes tailles sont entassés par dizaines dans son échoppe. "C'est impressionnant le nombre de colis qu'on reçoit tous les jours. C'est vrai que ça nous prend un temps fou. C'est une grosse charge de travail."
Certains scannent ainsi plusieurs centaines de colis par jour et croulent littéralement sous les cartons, envahissants. Un afflux de colis, notamment à la période de Noël, qui bouleverse le quotidien des petits commerçants. Certaines boutiques se transforment en véritable lieu de stockage en cette période de l'année.
Encombrement maximum, charge de travail accrue... certains gérants de point relais scannent ainsi plusieurs centaines de colis par jour et croulent sous les cartons envahissants. Un afflux de colis, spécialement à la période de Noël, qui bouleverse le quotidien des petits commerçants. L'activité complémentaire semble prendre complètement le pas sur l'activité principale.
L'épicier voit malgré tout dans cette activité annexe quelques avantages. "Ça nous rapporte de l'argent, ça nous permet de payer l'électricité et une infime partie du loyer. Ça nous fait connaître et ça remplace un peu la publicité", explique-t-il.
Commerce en ligne
Dans l'épicerie de Claude Dominice, pas une minute sans qu'un client ne vienne réclamer un paquet. La plupart finiront au pied du sapin. L'épicier a constaté une hausse de cette activité depuis quelques années. Une activité qui répond à la demande. Ces points relais se sont multipliés ces dernières années, en même temps que les achats sur internet.
Si le recours aux points relais et aux achats sur internet explose, c'est une question d'efficacité pour la clientèle ou de disponibilité des produits. L'achat en ligne est devenu une solution pratique, presque incontournable, en zone rurale.
Je ne trouve pas forcément ce que je veux dans les magasins par ici. Donc, je commande plus par internet. Je fais ma recherche sur internet. C'est rapide. Emballé, c'est pesé. Je pose mon colis ou je vais le récupérer.
Une cliente
"Je suis venue chercher un cadeau pour Noël pour ma fille. Impossible de trouver la veste qu'elle voulait. On a fait plusieurs magasins à Aubenas. Rupture de stock. On a trouvé sur internet. On est venu chercher le colis aujourd'hui, pour l'avoir pour Noël", explique une maman.
Davantage visible à Noël, la tendance est manifeste : les clients n'hésitent plus à se tourner vers le commerce en ligne. Certains utilisent aussi les relais colis pour déposer les produits qu'ils revendent sur les sites de seconde main ou aux particuliers.
"Pour les fêtes, c'est plus facile. Ça évite le monde, les magasins", confirme une autre cliente qui privilégie les achats sur internet et boude les magasins bondés.
Livraisons et cadences infernales
Côté livraison et acheminement des colis, les petites mains ne chôment pas non plus. La cadence est infernale pour les livreurs aussi. Un rythme qui s'est imposé depuis mi-novembre. Plusieurs centaines de colis charriés en seule journée. Ceux que l'on dépose et ceux que l'on emporte. Une logistique à toute épreuve.
Sa livraison de la matinée ne comptait que 130 à 140 colis. "Mais c'est lundi, c'est une journée calme. Le mardi, mercredi et jeudi, il y en a beaucoup plus", assure Pierre Bellenger. "On peut atteindre les 1250 colis dans un seul camion. En comptant les colis vrac et le remplissage des sacs", ajoute le livreur. Des sacs qui contiennent une trentaine de paquets à eux seuls.
Chaque jour, un livreur dessert en moyenne 15 points relais comme celui de Claude Dominice. Période de fêtes oblige, les livraisons seront effectuées 6 jours sur 7 jusqu'à la fin du mois de décembre.