La cité des Halles, installée sur l'ancienne friche Nexans dans le 7ème arrondissement de Lyon, va fermer définitivement le 31 décembre après trois ans d'existence. Ce tiers-lieu, qui abrite une cinquante d'artistes résidents et qui a attiré 450 000 visiteurs, va tenter de perdurer. Une solution de relogement a été trouvée.
C’est le dernier Noël pour la cité des Halles, la fin d’une aventure démarrée il y a trois ans. Installé sur l’ancienne friche Nexans dans le quartier de Gerland, à Lyon, cet écosystème d’une cinquantaine d’artistes ferme définitivement ses portes le 31 décembre prochain. Bouygues, propriétaire du terrain, récupère les lieux pour y construire prochainement des logements.
"À partir du moment où il y a un lieu culturel qui disparaît, c'est très embêtant. Le lieu est vraiment très sympathique, il y a plein de choses différentes, des créateurs, des artistes. C'est dommage que ça disparaisse", confie un habitué. "Ça fait bizarre, ça faisait de la vie dans le quartier. Il y avait une belle ambiance", se remémore un Lyonnais. "C'est un lieu très culturel, très vivant, je venais souvent. Je suis déçue, j'espère que ce projet pourra perdurer", raconte une jeune femme.
Le relogement des résidents
Une solution vient tout juste d’être trouvée. Une bonne nouvelle de fin d'année pour que l’esprit de ce tiers-lieu éphémère et la centaine d’emplois qu’il abrite puissent perdurer encore quelque temps, mais dans un autre endroit.
"On est en train de scinder l'activité en deux, la partie événementielle va se retrouver, pour l'instant, en face du collège Gisèle Halimi, où l'accent sera mis sur la pratique sportive et inclusive, et on est en train de reloger une grande partie de nos résidents dans un espace, situé rue Saint-Simon dans le 9ème où ils vont pouvoir continuer leur activité et continuer à faire partie de l'écosystème de la cité des Halles", explique Etienne Nevejans, le responsable communication. "C'est aussi une manière de les accompagner, de continuer à leur proposer des loyers modérés qu'ils n'auraient pas trouvés ailleurs".
"Je suis déjà nostalgique"
C'est un soulagement pour Fouapa. Il est plutôt heureux de ce déménagement à Vaise. "Lorsqu'on a une activité artistique, l'incertitude c'est le pire ennemi, donc là, ça soulage énormément, de savoir qu'on a un point de chute, qu'on va avoir de bonnes conditions de travail. J'ai trouvé un atelier qui est presque de la même taille donc c'est super", se réjouit l'artiste.
Pour Thomas, en revanche, c'est un déchirement. Il a choisi d’aller ailleurs. "Ça va casser une certaine dynamique. Ça va me manquer. Mais c'est ainsi, ça ne nous empêchera pas d'avancer en tant qu'artiste et on va tous rester en contact", raconte-t-il. "J'ai vécu à Berlin où ces lieux sont très prisés et de voir qu'en France on doit se battre avec différentes forces pour avoir un lieu inclusif où les gens se retrouvent, c'est rageant. Je suis déjà nostalgique". Cette cité des Halles renaîtra peut-être un jour de ses cendres. Avec 450 000 visiteurs en trois ans, le modèle a prouvé son attractivité.