La saison de la pêche débute ce samedi 11 mars 2023. En Ardèche, le nord du département est en alerte sécheresse. La pêche n'est pas compromise à ce stade, mais les cours d'eau sont déjà bas.
"Pour l'instant ça va, mais on est inquiet". À la veille de l'ouverture de la saison de la pêche, ce samedi 11 mars, les membres de la fédération de pêche de l'Ardèche sont partagés entre excitation et inquiétude. Les cours d'eau sont déjà bas, suite à l'épisode de sécheresse inédit constaté dans le département cet hiver.
Alerte sécheresse précoce
La préfecture de l'Ardèche a émis, mardi 7 mars, une alerte sécheresse pour le département, qui rejoint la liste des cinq territoires français les plus préoccupants. La situation est d'ores et déjà alarmante, en particulier sur les bassins de la Cance et du Doux, qui connaissent "de manière très précoce, des niveaux inférieurs au seuil d’alerte." Le niveau des cours d'eau y est très inférieur à la normale à cette époque. Mais à ce stade, ces alertes ne compromettent pas l'ouverture de la pêche : "ce ne sont pas les niveaux normaux pour un mois de mars, mais on a des niveaux corrects", tempère Gaëtan Habauzit, chargé du développement au sein de la fédération de pêche de l'Ardèche.
"On croise les doigts pour qu'il pleuve"
L'Ardèche compte 5 000 km de cours d'eau, dont 3 500 en première catégorie piscicole, ouverts à la pêche à partir de ce samedi 11 mars. Les cours de 1ʳᵉ catégorie abritent notamment des truites, dans tout le département. La période de pêche s'étirera jusqu'à septembre, avant la période de reproduction.
Si les pêcheurs pourront s'adonner normalement à leur activité au printemps, c'est à plus long terme que la situation pourrait se dégrader. "On croise les doigts pour qu'il pleuve", confie Gaëtan Habauzit. "Sinon, le niveau diminuera et on peut craindre un assèchement des cours d'eau". Les poissons ont pour l'instant suffisamment d'eau, mais pour la suite, amateurs et autorités ne peuvent que s'en remettre à l'espoir de pluies abondantes à venir.
S'adapter ou disparaitre
Les fédérations de pêche ont adopté, sur le long terme, des pratiques plus durables pour accompagner la résilience de la nature aux changements climatiques. "En Ardèche, on a arrêté de déverser des poissons artificiellement depuis 30 ans", explique Gaëtan Habauzit. "Il ne reste que des poissons sauvages, qui sont génétiquement beaucoup mieux adaptés pour affronter les périodes de sécheresse. Ils sont plus résistants, ils savent mieux où s'abriter en cas de baisse du niveau d'eau. Même l'an dernier, on a constaté peu de mortalité, alors que les niveaux étaient critiques." Une résilience qui a néanmoins ses limites, en cas de réapparition répétée d'épisodes de sécheresse.
Dans le nord de l'Ardèche, tous les usagers sont incités "à réduire autant que possible leur consommation". La préfecture de l'Ardèche a émis des mesures de restriction spécifiques sur la Cance et le Doux.