C'est un lieu unique et magique en Ardèche : la roseraie de Berty fête ses 40 ans. Dans ce jardin classé remarquable, poussent des centaines de rosiers. La visite est gratuite jusqu'au 9 juin.
Aux confins des montagnes ardéchoises, à quelques minutes de Largentière, la roseraie de Berty offre une balade réjouissante pour les yeux et les narines. Bishop, Eleonore Berkeley, American Pillar, Auguste Gervais, Talia... 6 à 700 variétés se cotoient.
Un lieu de partage
Tout débute en 1984, à la lecture d'un livre de Charlotte Testu. Éléonore Cruse est tombée amoureuse des fleurs et de l'arbuste. Elle commence à imaginer ce jardin. C'est un travail très long. En 40 ans, cette ancienne éleveuse de chèvres et de vaches a diversifié les espèces mais connait chaque plant. "Je vois le jardin évoluer chaque année. Cette année, les pluies que l'on a eues ont fait un bien fou. D'un seul coup, tout éclate" se réjouit-elle.
Eléonore partage son travail et sa passion avec les visiteurs qu’elle accueille volontiers chez elle. "Je me sens nourrie par le plaisir que je peux donner aux personnes qui voient rarement un jardin de ce style. C'est comme si je faisais une mise en scène, comme si c'était une petite œuvre, un peu comme une œuvre d'art" explique Eléonore.
Le chant des oiseaux, le clapotis de l'eau comme seule symphonie. Ici, la nature a repris ses droits. "Quand on arrive et qu'on découvre les premières roses, c'est superbe. On va pique-niquer au bord de l'eau, que demander de mieux" répond une visiteuse enthousiaste.
Des conseils avisés
Après la guerre, beaucoup d'obtenteurs (créateurs de roses) ont breveté leur création. Par ricochet, les roses anciennes sont tombées dans l'oubli. Eléonore, comme beaucoup d'autres amoureux des roses, a replanté ces rosiers oubliés au début du XIXe siècle. En France, il existe de très belles collections qui sont "libres de droits" dans lesquelles elle a puisé pour créer son jardin.
Eléonore met un point d'honneur à soigner l'environnement de ses roses. Elle laisse la végétation libre autour.
"Ici, on ne voit jamais la terre. Elle est toujours recouverte de végétation parce que c'est sa fonction première. On a tendance à trop désherber en général. Ici, la végétation garde la fraicheur, protège des maladies". Le jardin grandit en autonomie et Eléonore admire le résultat au fil des jours. "Il faut soigner les rosiers au début, dans les premières années. Après, ils se débrouillent".
La roseraie de Berty ouvre ses portes gratuitement dimanche 9 juin. Il est possible d'acheter sur place des rosiers. C'est son fils, Aladin, qui s'en occupe.
L'histoire dira si un visiteur arrive à imiter ce jardin remarquable.